Greenpeace critique la présence du premier ministre Justin Trudeau à une conférence internationale à Houston où les grandes compagnies pétrolières lui ont décerné un prix pour son engagement pour l'environnement.

«C'est édifiant!», s'est exclamé Patrick Bonin, responsable de la campagne climat pour Greenpeace.

Justin Trudeau a reçu le prix du «leadership mondial en matière d'énergie et d'environnement pour souligner son engagement envers la durabilité énergétique et environnementale», ont indiqué les services du chef du gouvernement canadien.

Ce prix «n'a aucune valeur écologique» mais il met en exergue la «dichotomie» du gouvernement Trudeau sur les questions environnementales, a indiqué à l'AFP Patrick Bonin.

Le premier ministre est critiqué pour son appui aux compagnies pétrolières, afin d'aider la croissance économique, tout en défendant une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

Le Canada «ne peut plus exploiter de nouveaux gisements pétroliers et gaziers si on veut limiter le réchauffement climatique (...) comme il s'y est engagé à Paris», à la conférence de l'ONU sur le climat, a estimé Patrick Bonin.

Les objectifs de réduction d'émissions de GES pris dans le cadre de l'accord de Paris ne sont pas réalisables sans un coup d'arrêt à la production de pétrole, avait prévenu mardi le sénat.

Justin Trudeau cherche trop à «plaire à tout le monde à la fois», a déploré Sydney Ribaux, directeur de l'organisation écologiste Equiterre, qui reconnaît au premier ministre le mérite d'avoir imposé une taxe carbone.

Le gouvernement libéral a approuvé à l'automne deux projets d'oléoducs pour sortir plus de pétrole des champs de sables bitumineux de l'Alberta.

«Nous devons stimuler l'innovation dans le secteur énergétique» avec «l'objectif de rendre notre économie plus compétitive et de léguer à nos enfants un environnement plus propre», avait indiqué il y a quelques jours Justin Trudeau à l'annonce du prix qui lui était accordé.