Le premier ministre Justin Trudeau s'est entretenu, jeudi, avec le président américain Donald Trump.

La conversation téléphonique faisait suite à la visite de Justin Trudeau à la Maison-Blanche, la semaine dernière. Il s'agissait de la quatrième conversation entre les deux dirigeants depuis l'élection présidentielle américaine du 8 novembre, et de la troisième qui prenait la forme d'un entretien téléphonique.

M. Trudeau a remercié le président Trump pour les discussions positives et constructives lors de son passage à Washington, a-t-on appris dans une déclaration envoyée jeudi par le bureau du premier ministre.

Les deux politiciens ont discuté de coopération à la frontière, mais la déclaration ne précise pas s'ils ont évoqué le nombre grandissant de demandeurs d'asile qui entrent au Canada en provenance des États-Unis.

Tant le communiqué émanant d'Ottawa que celui de Washington à la suite de cet entretien restent vagues quant aux points spécifiques qui ont été abordés concernant la frontière. On indique que cette question en a été une parmi tant d'autres.

«Le président Trump a mis l'accent sur l'importance de travailler de près avec le Canada dans les enjeux transfrontaliers, notamment la mise en application des mesures de son administration pour protéger les États-Unis d'attaques terroristes par des citoyens étrangers», indique le communiqué de la Maison-Blanche.

Les dirigeants ont également parlé du dossier du bois d'oeuvre, a précisé la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.

«Le premier ministre a parlé de l'enjeu du bois d'oeuvre et nous continuons à travailler et à chercher une solution», a dit la ministre.

MM. Trudeau et Trump ont évoqué les sommets du G7 et du G20, qui auront lieu respectivement en mai et juillet, en plus du groupe de travail sur les femmes entrepreneures qu'ils ont créé avec la fille du président américain, Ivanka Trump.

La semaine dernière, M. Trump avait qualifié cette initiative de «très importante» à ses yeux.

Un mur à la frontière canadienne?

Chose certaine, le premier ministre canadien et le président américain n'ont certainement pas parlé de l'éventualité qu'un mur soit érigé à la frontière canado-américaine - dans une variante du mur tant souhaité par M. Trump afin de séparer les États-Unis de leur voisin du sud, le Mexique.

Le sujet a toutefois fait l'objet de la question d'une journaliste du réseau NBC lancée jeudi au porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, à l'occasion de son rendez-vous quotidien avec les représentants de la presse.

Non sans une pointe d'ironie, une journaliste du Montana - État adjacent à la Saskatchewan et à l'Alberta - a demandé quels étaient les plans d'intervention de l'administration Trump à la frontière canado-américaine en regard du nombre grandissant de personnes qui fuient les États-Unis pour gagner le sol canadien par des points d'accès informels depuis plusieurs semaines.

Le président Trump a déjà, par le passé, écarté la possibilité d'une telle barrière physique à la frontière nord des États-Unis, et ce, deux fois plutôt qu'une. Jeudi, son porte-parole a évité de répondre directement à la question en ce sens, bien que la remarque l'ait fait rire.

«Je pense que le président comprend que notre frontière sud est l'endroit où nous avons plus de problèmes en regard du nombre de personnes et du type d'activité qui en proviennent - au sujet des cartels, du narcotrafic», s'est-il contenté de dire.

«Cela ne veut pas dire que nous ne portons pas attention à notre frontière nord aussi, a-t-il néanmoins ajouté. Nous continuerons de surveiller (la situation) et de prendre les moyens nécessaires à (cette) frontière pour assurer la sécurité de tous les Américains.»

De son côté, le ministre canadien des Finances, Bill Morneau, se rendra à Washington la semaine prochaine pour rencontrer son homologue américain, Steven Mnuchin. Le politicien canadien a indiqué par le biais de Twitter, jeudi soir, qu'il avait eu une conversation téléphonique productive avec le secrétaire américain au Trésor et que tous deux avaient prévu une première rencontre en personne le 1er mars.