Empêtré par la controverse sur ses récentes vacances de Noël sur l'île privée de l'Aga Khan dans les Bahamas, Justin Trudeau a admis mardi avoir également séjourné chez ce riche ami de la famille en 2014, alors qu'il était chef du Parti libéral. Depuis deux semaines, Justin Trudeau refusait de dévoiler s'il avait déjà visité l'Aga Khan, le leader spirituel des musulmans ismaéliens nizarites.

«La première fois que je suis allé en vacances avec l'Aga Khan, j'avais douze ans. C'était un voyage de famille avec mon père et mes frères et nous avions eu un séjour magnifique en Grèce. Je l'ai vu plusieurs fois depuis lors de soupers, chez lui, et à des endroits variés dans le monde. Et, oui, en 2014, à Noël, j'ai passé du temps avec lui sur l'île de Bell Cays [aux Bahamas]», a déclaré Justin Trudeau, en anglais, en conférence de presse à Calgary.

La commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique Mary Dawson a ouvert une enquête la semaine dernière sur les vacances controversées du premier ministre. La commissaire devra déterminer si Justin Trudeau a contrevenu à deux sections de la Loi sur les conflits d'intérêts, notamment si cet avantage reçu a été «donné pour [l']influencer». Il faut savoir que la Fondation Aga Khan Canada est enregistrée comme lobbyiste au pays et reçoit des sommes importantes du gouvernement en subventions. 

En 2014, Justin Trudeau s'était rendu sur l'île privée de l'Aga Khan par un hélicoptère payée par ce dernier, a-t-il précisé mardi. Pour leurs vacances de Noël 2016, le premier ministre et sa famille avaient également fait ce court voyage, de Nassau jusqu'à l'île, par un tel hélicoptère privé. Or, la Loi sur les conflits d'intérêts interdit à un premier ministre ou un ministre de voyager dans un vol privé sauf dans des «circonstances exceptionnelles». 

Malgré la controverse, Justin Trudeu a lancé il y a deux semaines une grande consultation pancanadienne pour prendre le pouls de la population. Il a effectué pendant cinq jours un blitz de séances publiques de questions-réponses et de bains de foule dans des restaurants, notamment au Québec. Questionné à plusieurs reprises par les médias au cours de la consultation, Justin Trudeau avait toujours refusé de donner plus de détails sur ses précédents voyages avec l'Aga Khan.