Les bloquistes ne s'entendent pas sur le meilleur moment pour élire leur nouveau chef, et les tergiversations de la députée péquiste Martine Ouellet n'améliorent pas les choses.

Le député de Montcalm, Luc Thériault, entend déposer au conseil général du Bloc québécois, le 4 février, une résolution pour que le nouveau leader soit désigné en même temps que le congrès général du parti, soit en juin 2018. Selon lui, la tenue simultanée des deux événements permettrait à la formation politique d'économiser de rares ressources. Il note par ailleurs que l'année 2017 est déjà chargée sur le plan des courses à la direction au fédéral, alors que conservateurs et néo-démocrates doivent élire leur chef dans les prochains mois.

«En quoi ça presse d'avoir un chef non élu à Ottawa? Je pense qu'on fait notre job présentement et on le fait bien, et le Bloc mérite de ne pas passer sous l'écran radar», a-t-il insisté en entrevue.

Son collègue Xavier Barsalou-Duval est d'un autre avis. Il a affirmé dans un communiqué jeudi que «le Bloc ne peut pas se permettre de perdre une autre année». Il aimerait que le successeur de Gilles Duceppe soit choisi aussi rapidement que possible pour se mettre au travail.

«Rhéal Fortin fait un super bon travail comme chef intérimaire, mais je pense que ce n'est pas pour cette raison-là qu'il faudrait attendre à la dernière minute pour décider de prendre notre élan électoral», a-t-il fait valoir en entretien téléphonique.

En filigrane, la députée péquiste Martine Ouellet, deux fois candidate malheureuse à la chefferie du Parti québécois, a récemment clairement fait savoir sa préférence pour une course dont l'issue serait rapide. M. Barsalou-Duval appuie Mme Ouellet, à l'instar notamment des militants Denis Trudel, Catherine Bouchard-Tremblay, Sophie Stanké, Philippe Cloutier et Vincent François.

La principale intéressée attend les conclusions du conseil général bloquiste avant de décider si elle briguera la direction du parti.

«Ce qu'elle propose, au fond, c'est que le Bloc québécois se précipite pour finalement, quoi? Probablement un couronnement», a déploré M. Thériault.

M. Thériault proposera par ailleurs une résolution selon laquelle les membres des tous les partis souverainistes - PQ, Québec solidaire et Option nationale, en plus de ceux du Bloc - pourraient se prononcer pour l'élection du chef bloquiste.