Le gouvernement fédéral pourrait décider dès mardi s'il achètera de nouveaux avions de combat pour remplacer les CF-18 en considérant ou non différentes offres concurrentes, ont indiqué des sources au sein de l'industrie.

Le conseil des ministres hésite entre trois options et devrait s'arrêter sur l'une d'entre elles au cours de sa réunion à huis clos hebdomadaire.

Ces possibilités sont celles de lancer un appel d'offres, d'acheter un nouveau modèle d'avion sans considérer de concurrents ou d'acheter des avions de chasse «par intérim», soit en attendant l'établissement d'un processus de sélection.

Au printemps, le gouvernement penchait pour cette dernière option, alors qu'il projetait d'acheter des Super Hornets de Boeing. La levée de boucliers de l'industrie et des partis de l'opposition a toutefois forcé Ottawa à réévaluer ses plans.

Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, a mené, l'été dernier, des consultations auprès de divers intervenants de l'industrie, et il envisagerait toujours d'aller de l'avant avec l'achat d'avions de chasse intérimaires, ont indiqué des sources bien au fait de l'avancement du dossier.

Au bureau du ministre Sajjan, une porte-parole a toutefois refusé de commenter l'affaire, ajoutant qu'aucune décision n'avait été prise pour le moment.

M. Sajjan a seulement voulu indiquer qu'un «travail considérable» avait été fait.

Durant la campagne électorale de 2015, les libéraux avaient promis de lancer un appel d'offres qui assurerait une compétition. Outre de déroger à leur engagement, opter pour un achat sans compétition susciterait l'ire de l'opposition.

Le porte-parole des conservateurs en matière de défense, James Bezan, a récemment soutenu à la Chambre des communes que d'acheter des Super Hornets en l'absence de concurrence reviendrait à «mettre stupidement à risque des milliards de dollars des contribuables».

Le dilemme face auquel se retrouvent les libéraux découle en grande partie de la promesse faite par Justin Trudeau de ne pas acheter de F-35. Son gouvernement craint ainsi d'être poursuivi s'il lance un appel d'offres et écarte ce modèle.