Le gouvernement libéral fédéral s'engage à faciliter l'accueil de réfugiés yézidis au Canada. Il répond ainsi aux demandes répétées de l'opposition conservatrice.

Les élus du gouvernement voteront mardi en faveur d'une motion déposée par le Parti conservateur, la semaine dernière.

Cette motion engage le gouvernement à «offrir l'asile aux femmes et filles yézidies dans les 120 jours» suivant son adoption.

Au cours de l'échange quotidien de la période des questions, lundi, le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, John McCallum, a indiqué que le gouvernement appuiera cette motion, assurant ainsi son adoption.

Le ministre a offert cette information en réponse à une question d'un député de son côté de la Chambre. La députée conservatrice Michelle Rempell, qui s'est faite la championne de la cause des femmes yézidies, a alors réclamé un engagement plus précis.

«Je suis heureuse d'entendre que les prières de Nadia Murad et des femmes qui sont violées par l'EI (le groupe armé État islamique) sont enfin prises en considération par ce gouvernement qui a perdu du temps avant de les faire venir ici», a d'abord lancé la députée Rempell.

«Combien de personnes, combien de Yézidis, le gouvernement fera-t-il venir au Canada et à quelle vitesse le fera-t-il?», a-t-elle voulu savoir.

Le ministre McCallum n'avait pas de précisions à donner. Il a cependant souligné que l'accueil rapide des 25 000 réfugiés syriens, cette année, est une indication de ce que son ministère est capable de faire. «Mon ministère a envoyé une mission sur le terrain et nous nous engageons à faire venir (les Yézidis) ici, comme le dit la motion, en 120 jours ou moins», a-t-il assuré.

«Ce sera fait», a-t-il promis, après avoir rappelé que les Yézidis en Irak sont dans une zone de combat - dans la région de Mossoul - d'où il n'est pas facile, en ce moment, de les extirper.

À sa sortie des Communes, le ministre McCallum a admis ne pas savoir quels moyens pratiques il prendra dans les quatre prochains mois. Ainsi, il ne sait pas encore si les Yézidis qui ont fui les zones contrôlées par l'EI passeront devant d'autres réfugiés du Proche-Orient.

«Cela reste à voir. On est en train de développer le plan. Il y a des Yézidis en Irak et dans d'autres pays. (...) On est en train d'examiner les options, mais nous avons accepté l'idée d'agir avant quatre mois», a-t-il répondu en mêlée de presse.

Les Yézidis, un groupe de kurdophones d'Irak et de Syrie, ont été une des cibles de l'EI. À l'été 2014, 35 000 d'entre eux ont fui l'avancée du groupe armé et se sont retrouvés isolés dans les montagnes, sans eau ni nourriture. En juin dernier, la Commission d'enquête des Nations unies sur la Syrie a conclu qu'ils étaient victimes de génocide.