Le Canada est «très inquiet» d'être la prochaine cible des attaques informatiques de la Russie, a indiqué lundi le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion, qualifiant de «très difficile» la relation qu'entretiennent Ottawa et Moscou.

Le chef de la diplomatie était interrogé sur le risque de voir le Canada devenir la prochaine cible des pirates russes, après que Washington a accusé la Russie d'avoir piraté des organisations politiques et des systèmes électoraux aux États-Unis.

Se disant «très inquiet» par une telle éventualité, le chef de la diplomatie a noté, en marge d'une intervention devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), que ce danger soulignait «la nécessité d'avoir un cyberespace libre et sûr».

Son homologue à la Sécurité publique, Ralph Goodale, a d'ailleurs déclaré à Ottawa lundi que le gouvernement canadien a entrepris depuis quelque temps une révision générale des infrastructures internet du pays, en particulier des systèmes sensibles tels que ceux des banques, car «il y a eu des incidents par le passé au Canada durant lesquels des systèmes ont été corrompus».

Les relations avec la Russie sont «très difficiles pour plusieurs raisons, mais en particulier à cause de ce qui se passe en ce moment à Alep et en Ukraine», a fait valoir Stéphane Dion.

«Mais c'est une raison de plus de mener une politique de dissuasion convaincante, comme ce que nous faisons en Lettonie avec l'Otan», où Ottawa va déployer 455 soldats à partir de mai 2017 dans le cadre du renforcement des capacités de l'Alliance atlantique sur son flanc est, a relevé M. Dion.

Toutefois, a souligné le chef de la diplomatie canadienne, «rompre le dialogue (avec la Russie, NDLR) serait une erreur, ce n'est pas ce que le Canada fait».