Alors que les ministres de la Santé des provinces se réunissent à Toronto aujourd'hui et demain pour discuter de financement, le député conservateur Maxime Bernier propose un remède de cheval aux maux qui affligent le système de santé : remplacer le transfert fédéral pour la santé en donnant des points d'impôt d'une valeur équivalente aux provinces.

Une telle réforme mettrait fin une fois pour toutes aux batailles qui opposent sporadiquement Ottawa aux provinces au sujet du montant des transferts fédéraux en matière de santé, a soutenu lundi M. Bernier, qui brigue la direction du Parti conservateur.

« Les provinces devraient prendre leur responsabilité pour le financement et la gestion des soins de santé et être pleinement imputables pour les résultats, tandis qu'Ottawa devrait respecter la Constitution et arrêter de s'ingérer », a dit M. Bernier en conférence de presse.

M. Bernier a rappelé que le gouvernement du Québec a déjà plaidé en faveur d'une telle réforme, tout comme des leaders du mouvement conservateur tels que l'ancien chef réformiste Preston Manning, l'ancien premier ministre de l'Ontario Mike Harris, entre autres.

Dans le cas des provinces dont la capacité fiscale est inférieure à la moyenne nationale, le gouvernement fédéral pourrait leur verser une compensation par le biais du programme de péréquation, a précisé M. Bernier.

« Le Canada a les pires temps d'attente pour les patients de tous les pays développés. Et ce n'est pas à cause d'un manque de financement. Les transferts d'Ottawa en santé aux provinces ont augmenté de 80 % depuis 2006 sans résultats. Lancer plus d'argent du gouvernement fédéral sur ce problème ne va pas faire de différence », a dit M. Bernier.

Fidèle à ses principes, M. Bernier a aussi plaidé en faveur d'un plus grand rôle du secteur privé dans le secteur de la santé. Mais il a écarté l'idée d'un régime de soins de santé comparable aux États-Unis.

« En Allemagne, Australie, Espagne, France et Italie, plus d'un tiers des hôpitaux sont privés et à but lucratif. Au Canada, il n'y en a aucun. Tous ces pays ont de meilleurs résultats en santé que le Canada. Personne ne se voit refuser des soins en raison d'un faible revenu. Les temps d'attente sont courts ou inexistants. Personne n'est privé d'un traitement pendant des mois ou des années en étant placé sur une liste d'attente interminable », a-t-il dit.

À Toronto, les ministres de la Santé doivent rencontrer leur homologue fédéral Jane Philpott afin de discuter des transferts du gouvernement fédéral. À partir de 2017, la hausse des transferts sera limitée à 3 % annuellement, une décision dénoncée par les provinces qui a été imposée par l'ancien gouvernement Harper. Durant la dernière décennie, les transferts avaient augmenté de 6 % par année.

Les libéraux de Justin Trudeau avaient évoqué la possibilité de maintenir la hausse à 6 %, mais ils ont maintenant formellement indiqué que la hausse sera de 3 %.