Le député Tony Clement a décidé de jeter l'éponge, mercredi, après avoir constaté qu'il n'avait pas les reins assez solides, financièrement parlant, pour poursuivre sa campagne à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC).

«Nous avons assurément travaillé très fort pour atteindre nos objectifs, notamment en matière de financement», a-t-il dit dans une vidéo publiée en début de journée sur son compte Twitter.

«Malheureusement, après examen, j'en suis venu à la conclusion que nous n'avons vraiment pas atteint les objectifs comme je l'aurais voulu», a expliqué M. Clement.

«J'ai donc décidé de mettre fin à ma campagne à la direction.»

L'ancien président du Conseil du trésor a affirmé ne pas avoir pris cette décision à la légère, mais il a souligné qu'il lui semblait «très clair» qu'il ne pouvait exposer sa famille à des risques financiers.

Il n'a pas précisé s'il comptait se rallier à l'un des candidats qui briguent la chefferie du PCC.

«Je vais maintenant mettre mon expérience et mes efforts au service de notre chef Rona Ambrose et au futur chef de notre parti de quelque façon que possible», a déclaré M. Clement par voie de communiqué.

C'était la seconde fois que Tony Clement tentait de se faire élire à la tête du PCC. En 2004, dans la course provoquée par la fusion entre l'Alliance canadienne et le Parti progressiste-conservateur, il était arrivé troisième derrière Stephen Harper et Belinda Stronach.

Deux ans plus tôt, sur la scène provinciale, il avait tenté en vain de se faire élire comme chef du Parti progressiste-conservateur pour remplacer l'ancien premier ministre ontarien Mike Harris, pour qui il avait servi comme ministre. Il avait perdu aux mains d'Ernie Eves.

En tenant compte de l'abandon de Tony Clement, il reste six candidats officiels sur les blocs de départ au PCC: le Québécois Maxime Bernier, les Ontariens Kellie Leitch et Michael Chong, les Saskatchewanais Andrew Scheer et Brad Trost ainsi que l'Albertain Deepak Obhrai.

Plusieurs autres ont manifesté un intérêt à sauter dans l'arène, dont les députés Steven Blaney, Lisa Raitt et Erin O'Toole, les ex-députés Chris Alexander, Pierre Lemieux et Andrew Saxton ainsi que l'homme d'affaires Kevin O'Leary.

Parmi les candidats officiels, seul M. Chong a confirmé avoir payé les deux versements de 25 000 $ liés aux frais d'inscription. Certains, dont M. Clement, se sont seulement acquittés de la première tranche de 25 000 $. Ce montant est non remboursable.

L'équipe de campagne de Tony Clement n'a pas été en mesure de préciser à combien se chiffrait son trésor de guerre. Le site de nouvelles iPolitics évoquait cependant il y a quelques jours une maigre récolte de 12 000 $.

À titre comparatif, Maxime Bernier disait la semaine dernière avoir amassé quelque 450 000 $. Sa rivale Leitch, qui est bien connectée dans les cercles conservateurs, menait la course au financement, début août, avec une cagnotte d'environ 235 000 $.

Le plafond des dépenses pour la course conservatrice a été fixé à 5 millions $. Cette limite est nettement plus élevée que celle fixée par les libéraux en 2013, qui était de 950 000 $, et de loin supérieure à celle des néo-démocrates, qui l'avaient établie à 500 000 $ en 2012.

L'annonce du retrait de Tony Clement coïncide avec la parution, mercredi, dans le Toronto Star, d'un sondage Forum qui le plaçait en seconde position avec neuf pour cent d'appuis, derrière son collègue Bernier, qui récoltait 14 pour cent de réponses favorables.

Mais ce que l'enquête d'opinion démontre, surtout, c'est que la course est encore grande ouverte - 54 pour cent des répondants ont en effet dit préférer «quelqu'un d'autre» aux candidats proposés par la maison de sondage.

Le successeur de Stephen Harper sera choisi le 27 mai prochain.