Le candidat à la direction du Parti conservateur Maxime Bernier souhaite marcher sur les traces de Brian Mulroney en poursuivant le travail de simplification du régime fiscal réalisé par l'ancien premier ministre progressiste-conservateur dans les années 1980.

Le député de Beauce a dévoilé un autre pan de sa plateforme économique, en conférence de presse au parlement, jeudi, en mettant de l'avant sa proposition de réduire les impôts pour les particuliers.

Il suggère que les revenus de 15 000 $ à 100 000 $ soient imposés à un taux unique de 15 %. Au-delà de ce montant, le taux d'imposition serait réduit par rapport aux seuils actuels, pour s'établir à 25 %.

M. Bernier propose également de relever de 11 474 $ à 15 000 $ le seuil d'exemption personnel de base, ce qui permettrait à davantage de personnes à faible revenu - 1,5 million de Canadiens de plus, selon lui - de cesser de payer de l'impôt.

«Cette réforme va apporter plusieurs avantages aux Canadiens: tout d'abord, la grande majorité des contribuables vont payer un taux de 15 % sur leur revenu, et une petite minorité de contribuables, environ huit pour cent, vont payer un taux de 25 %», a-t-il fait valoir.

En vertu de ce plan, le nombre de paliers d'imposition passerait de cinq à deux. Actuellement, ils vont de 15 % pour la première tranche de revenu imposable de 45 282 $ à 33 % pour la portion de revenu qui excède 200 000 $.

Cela viendrait simplifier le régime fiscal actuel, a plaidé Maxime Bernier, qui s'est revendiqué de l'héritage de l'ex-premier ministre Brian Mulroney à ce chapitre.

«La dernière réforme majeure remonte à trois décennies, lorsque Brian Mulroney a fait passer de 39 à 34 le taux d'imposition marginal maximal, réduit le nombre de tranches d'imposition de 10 à trois et éliminé une série d'exemptions et de déductions fiscales», a-t-il affirmé.

«Aujourd'hui, je propose d'implanter une réforme fiscale similaire si je suis élu leader du Parti conservateur du Canada et premier ministre du Canada», a enchaîné le député et ancien ministre.

La réforme s'opérerait progressivement, sur plusieurs budgets, seulement lorsque l'équilibre budgétaire sera atteint, ce qui se ferait dans les deux années suivant l'élection d'un gouvernement conservateur dirigé par Maxime Bernier.

Elle priverait l'État de 30 à 35 milliards par année, selon les estimations du candidat.

Ce manque à gagner serait compensé, en partie, par les économies réalisées par un ménage dans les dépenses du gouvernement et dans les crédits d'impôt ciblés qu'affectionnait tant l'ancien premier ministre Stephen Harper.

Le député Bernier n'est pas allé jusqu'à désavouer la pratique ou dire s'il était en accord avec celle-ci lorsqu'il était au conseil des ministres, mais il a signalé que certains de ces crédits d'impôt lui semblaient avoir été instaurés par clientélisme.

«Je ne veux pas que le gouvernement choisisse des gagnants et des perdants. Je pense que la chose la plus importante, c'est que tout le monde doit être moins imposé qu'en ce moment», a-t-il offert.

Depuis qu'il a déposé sa candidature, Maxime Bernier a multiplié les annonces économiques témoignant de son allégeance libertarienne. Ses adversaires ont jusqu'à présent offert peu de détails sur leur plateforme.

La course à la succession de Stephen Harper compte actuellement sept concurrents officiels: Maxime Bernier, Andrew Scheer, Kellie Leitch, Tony Clement, Michael Chong, Deepak Obhrai et Brad Trost sont tous sur les blocs de départ.

Plusieurs autres, dont les députés Steven Blaney, Lisa Raitt et Erin O'Toole, les anciens députés Chris Alexander et Pierre Lemieux ainsi que l'homme d'affaires Kevin O'Leary, pourraient sauter dans l'arène au cours des prochaines semaines, alors qu'un premier débat se profile à l'horizon.

L'élection du prochain chef aura lieu le 27 mai.