L'ancien ministre fédéral Jason Kenney a amorcé, dimanche matin, une tournée de l'Alberta dans le but de «réunir la province» sur un même front à droite.

M. Kenney, vu jadis comme un dauphin de Stephen Harper en politique fédérale, a annoncé au début de juillet qu'il comptait quitter Ottawa afin de diriger le Parti progressiste-conservateur de l'Alberta.

Le parti, qui a gouverné sans partage la province pendant 44 ans, a subi une défaite cuisante aux mains des néo-démocrates en mai 2015. M. Kenney espère pouvoir unifier la droite albertaine, qui s'est morcelée depuis l'arrivée du parti Wildrose sur la scène provinciale. L'an dernier, cet autre parti de droite avait obtenu moins de voix que les progressistes-conservateurs, mais remporté plus de sièges.

«À mes yeux, le seul moyen d'éliminer le risque d'un second mandat du gouvernement néo-démocrate est d'unir les forces du libre marché, a déclaré Jason Kenney aux les journalistes. Je crois qu'il est possible pour le Wildrose ou pour les progressistes-conservateurs de remporter les prochaines élections par eux-mêmes. Malheureusement, s'ils s'affrontent, c'est possible pour le NPD aussi.»

La division de la droite a été un facteur dans la victoire du Nouveau Parti démocratique (NPD) de Rachel Notley en 2015. Les progressistes-conservateurs avaient alors obtenu 28 pour cent des voix et le Wildrose 24, pour un total de 52 pour cent à droite, alors que le NPD recueillait 41 pour cent des suffrages à gauche. Les libéraux sont à peu près absents de l'échiquier albertain, avec quatre pour cent des voix en 2015.

Les progressistes-conservateurs de l'Alberta - menés tour à tour par de grandes figures politiques nationales comme Peter Lougheed, Don Getty ou Ralph Klein - étaient dirigés, en 2014, par un autre ancien collègue de Jason Kenney, Jim Prentice. Puisque ce dernier a démissionné le soir même de la débâcle électorale de mai 2015, le parti désignera un nouveau chef en mars 2017.

Jusqu'ici, les militants progressistes-conservateurs ne se sont pas montrés très chauds à l'idée d'une fusion, alors que le Wildrose se dit tout à fait disposé à cette solution - à condition que la nouvelle formation prenne son nom et conserve son chef actuel, Brian Jean.

M. Kenney prétend que les dirigeants des partis résistent à la volonté de leurs membres, qui eux, sont favorables à une fusion.

Élu pour la première fois aux Communes en 1997 sous la bannière du Parti réformiste, Jason Kenney a été réélu en 2000 alors qu'il portait les couleurs de l'Alliance canadienne qui lui avait succédé. Ayant ensuite participé à la fusion de l'Alliance et du Parti progressiste-conservateur, il a été réélu sans relâche sous cette bannière, soit celle du Parti conservateur du Canada.

Toujours député fédéral à Calgary, M. Kenney affirme que des dizaines de parlementaires sont restés en poste tout en s'impliquant en politique provinciale. Il s'est cependant engagé à quitter ses fonctions le 1er octobre, au tout début de la course à l'investiture. Il dit vouloir continuer à faire pression sur le gouvernement de Justin Trudeau pour qu'il tienne un référendum quant à la réforme électorale.

Pour sa campagne albertaine, M. Kenney a déjà reçu l'appui de son ancien patron à Ottawa, Stephen Harper, et de la chef intérimaire des conservateurs fédéraux, Rona Ambrose, tous deux des Albertains.

Au fil de sa tournée albertaine, Jason Kenney compte visiter chacune des 87 circonscriptions électorales.

Interrogé sur son choix de véhicule, Jason Kenney n'y est pas allé de main morte à l'égard des automobiles plus économes en carburant. «Je vais parcourir l'Alberta toute l'année, y compris en hiver, donc je me suis dit que ma Dodge Ram ferait mieux l'affaire qu'une Prius», a-t-il avancé.