Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, a affirmé que freiner la propagation du terrorisme en Afrique faisait partie des préoccupations alors que le Canada réfléchit aux endroits les plus appropriés pour ses prochaines contributions au maintien de la paix sous l'égide des Nations unies.

Des sources ont affirmé qu'une intervention canadienne au Mali, où environ une vingtaine de Casques bleus ont été tués cette année, est envisagée sérieusement par le gouvernement.

«Le Mali était assurément sur l'écran radar», a confié une source haut placée au fait du dossier, qui a parlé sous le couvert de l'anonymat, car il n'était pas autorisée à discuter de la question avec les médias.

Mais M. Sajjan a indiqué que le gouvernement n'avait pas encore pris de décision sur les interventions qui seraient privilégiées afin de respecter ses priorités de politique étrangère.

Le ministre a affirmé que le gouvernement souhaitait faire une différence là où il déploiera des soldats, et qu'il ne voulait pas prendre une décision à la légère.

M. Sajjan s'exprimait à partir du Koweït après avoir rendu visite aux soldats canadiens dans ce pays et en Irak, qui prennent part à la coalition dirigée par les États-Unis contre le groupe État islamique.

M. Sajjan a affirmé que la progression du groupe État islamique au Moyen-Orient et en Afrique faisait partie des éléments pris en considération par le Canada dans sa décision sur les futures interventions de maintien de la paix.

«Nous ne pouvons pas prendre en considération un pays de manière isolée», a expliqué M. Sajjan.

«Quand on regarde du côté de l'Afrique... nous pouvons observer divers groupes comme Boko Haram, Al-Shabab, qui tentent de mettre en place un réseau plus large avec l'État islamique», a-t-il poursuivi.

Dans l'Afrique de l'Ouest, Boko Haram a fait des ravages dans le nord du Nigeria et dans le Tchad voisin, tandis que les islamistes radicaux shebab ont profité du désordre en Somalie pour établir une empreinte ayant menacé l'est du continent.

La France dirige l'actuelle intervention de maintien de la paix des Nations unies au Mali, ayant fait l'objet de menaces au nord de la part d'Al-Qaïda et d'autres groupes. Le contingent de 12 000 soldats a tenté de stabiliser la situation au pays après que les forces françaises eurent repoussé une occupation par Al-Qaïda en 2012, en faisant l'une des missions de maintien de la paix les plus dangereuses au monde.

Le mois dernier, le représentant spécial des Nations unies pour le Mali a affirmé que 19 Casques bleus avaient été tués dans des attaques par des extrémistes entre février et mai.

Une source a affirmé que du personnel militaire serait dépêché en Afrique de l'Ouest dans les prochaines semaines pour «explorer» les avenues d'une possible intervention canadienne.