Le premier ministre Justin Trudeau se réjouit que son gouvernement ait déjà rempli certaines promesses électorales, bien qu'il reste encore beaucoup de travail à faire, a-t-il reconnu lors d'une conférence de presse pour faire le bilan de la session parlementaire qui se termine.

« Nous avons passé les sept derniers mois à faire ce que nous avions dit que nous ferions », a déclaré M. Trudeau. 

Il a souligné en particulier la baisse d'impôts consentie aux familles de la classe moyenne, la nouvelle allocation canadienne pour les enfants et la nouvelle entente signée cette semaine avec les provinces (sans le Québec) pour bonifier le Régime de pensions du Canada. 

Le premier ministre a toutefois reconnu que son gouvernement a encore du pain sur la planche, et qu'il s'est chargé de le mentionner à son équipe. « Une des choses que j'ai dû rappeler à mes ministres parfois pendant cette session, parce qu'ils sont arrivés avec énormément de capacités, de motivation, d'enthousiasme, c'est qu'on a quand même quatre ans dans un mandat et qu'on ne peut pas tout accomplir ou s'attendre de tout accomplir dans les premiers mois », a-t-il dit. 

« On a accompli trois grosses choses pour les Canadiens [...]. On a fait d'autres choses aussi. Il y a encore beaucoup de choses à faire et on va continuer à travailler sur les enjeux à venir. »

Dans leur propre bilan de la session parlementaire mardi, des membres de l'opposition ont quant à eux dénoncé le trop grand nombre de consultations lancées par le gouvernement depuis son arrivée au pouvoir, et le manque d'action. 

Dans le dossier Bombardier, par exemple, Ottawa étudie la demande d'aide fédérale depuis plusieurs mois. « On continue d'être engagé avec Bombardier, a répondu M. Trudeau. Comme je l'ai dit bien souvent, je crois profondément à l'importance de l'industrie aéronautique pas juste au Québec, mais à travers le Canada, parce que ce sont de bons emplois, c'est une source d'innovation et de prospérité pour les communautés et pour le pays. »

« Mais c'est important que les choix qu'on est en train de faire soient bons pas juste pour le court terme, mais le moyen et le long terme pour l'industrie et c'est dans cette perspective-là qu'on continue à être engagé avec Bombardier et avec d'autres partenaires dans l'industrie aéronautique. »

M. Trudeau a aussi répondu à des questions sur des sujets plus controversés ; par exemple sur le coup de coude donné par accident à une députée du NPD à la Chambre des communes il y a quelques semaines. Or, plutôt que de perdre des plumes dans les sondages, le Parti libéral du Canada a semblé profiter de l'incident : « C'est ce que les gens s'attendent des autres et c'est ce à quoi ils devraient s'attendre de leur premier ministre : quand vous faites une erreur, vous prenez vos responsabilités, vous la reconnaissez et vous travaillez très fort pour apprendre de cette erreur, passer à autre chose et offrir un dédommagement si nécessaire » a-t-il avancé.

« Je pense qu'on peut certainement noter qu'alors que la Chambre a ajourné ses travaux la semaine dernière, le ton était considérablement plus positif », a-t-il ajouté. 

Quant à la question de son épouse, Sophie Grégoire Trudeau, qui a réclamé récemment plus de ressources du gouvernement pour l'aider à mener ses activités caritatives (et ce faisant, qui a soulevé une certaine controverse), le premier ministre a offert une réponse prudente.

« Je suis très fier du travail que Sophie fait depuis longtemps pour la cause de la femme, pour des enjeux par rapport aux enfants, pour bien des préoccupations et des oeuvres caritatives à travers le pays. Et elle continue d'avoir énormément à offrir pas juste au gouvernement, mais aux Canadiens. Et nous travaillons pour nous assurer qu'elle va pouvoir continuer à faire le travail qu'elle fait. Mais nous reconnaissons aussi que le choix devrait être libre, qu'on ne devrait pas imposer à de futurs premiers ministres et à leurs époux de devoir suivre un modèle particulier. Je pense que les gens reconnaissent que différentes familles vont avoir différentes solutions, différentes capacités ; et de garder une mesure de flexibilité pour répondre à la façon qu'on veut servir, je pense que c'est une bonne chose. »

Enfin, il a laissé entendre qu'Ottawa pourrait bel et bien lever l'imposition de visas pour l'entrée de Mexicains au Canada la semaine prochaine lors de la visite du président Enrique Peña Nieto - une possibilité que son ministre de l'Immigration a refusé de confirmer lundi, disant que le cabinet n'avait pas encore pris de décision. « Nous devons nous réengager de manière constructive [avec nos partenaires de l'ALENA]. C'est ce que j'ai hâte de faire lors de la visite d'État du Mexique, tandis que nous travaillons à remédier à certains des défis qui perdurent depuis trop longtemps, comme la question des visas. »