Le plan du Canada pour respecter la promesse libérale d'éliminer le visa obligatoire pour les Mexicains sera annoncé plus tard ce mois-ci à l'occasion d'une rencontre entre le premier ministre Justin Trudeau et le président du Mexique, Enrique Pena Nieto, dans le cadre du sommet des «Trois Amigos».

Plusieurs sources ont toutefois confié à La Presse Canadienne sous le couvert de l'anonymat que les négociations étaient toujours en cours pour déterminer si le plan contiendrait une date ferme pour l'abolition du visa alors qu'Ottawa espère faire coïncider cette décision avec l'implantation de nouvelles mesures de sécurité à la frontière qui n'en sont encore qu'à leurs premiers balbutiements.

«Nous verrons», a répondu le ministre de l'Immigration, John McCallum, lorsqu'on lui a demandé si une entente serait conclue avant le 29 juin.

L'ancien gouvernement conservateur avait imposé le visa en 2009 afin d'endiguer le flot de demandes d'asile présentées par des citoyens mexicains plus tard jugées non fondées.

Cette décision controversée avait provoqué la colère du milieu des affaires et du gouvernement mexicain, et les libéraux avaient promis durant la campagne électorale de supprimer cette obligation.

La pression exercée sur le gouvernement libéral pour qu'il tienne parole dans ce dossier explique en partie pourquoi M. Trudeau a décidé de convoquer le sommet des «Trois Amigos», qui réunit les leaders du Canada, des États-Unis et du Mexique, que les conservateurs avaient reporté l'an dernier.

À l'époque, le visa faisait partie des irritants entre Ottawa et Mexico, même si les conservateurs avaient promis d'éliminer certaines restrictions grâce à un nouveau système d'autorisation électronique qui devait être mis en place en mars 2016, mais dont l'entrée en vigueur a été retardée.

La semaine dernière, les libéraux avaient annoncé la très attendue deuxième partie de la réforme de la législation sur l'immigration, qui permettra notamment aux agents frontaliers de savoir non seulement quand quelqu'un entre au Canada, mais aussi quand il en sort.

Après le lancement du visa, le nombre de demandes d'asile soumises par des Mexicains est passé d'environ 9000 à 1199. Les infractions aux lois sur l'immigration ont également chuté.

Certaines craignent que l'abolition du visa provoque une nouvelle explosion de ces demandes et infractions, mais les sources ont précisé que le système d'autorisation électronique et le mécanisme de contrôle des sorties limiteront ces problèmes.