Le Parti québécois demande au gouvernement Couillard de rétablir le financement des organismes de lutte contre l'itinérance.

Le député de Rosemont et porte-parole en matière de services sociaux, Jean-François Lisée, dit ne pas comprendre pourquoi Québec hésite à distribuer les sommes additionnelles débloquées par le gouvernement Trudeau pour combler les manques à gagner imposés l'an dernier par le gouvernement Harper en matière de lutte contre l'itinérance.

Quelque 17 millions de dollars additionnels ont été octroyés pour la lutte contre l'itinérance au Québec par le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, mais le gouvernement Couillard n'a toujours pas annoncé ce qu'il entend en faire.

L'an dernier, les conservateurs avaient forcé Québec à réorienter la majorité de l'aide fédérale vers des programmes de logement d'abord, qui visaient à soutenir l'installation d'itinérants dans des logements privés.

L'ensemble du milieu communautaire, de même que l'opposition à Québec et le maire de Montréal, Denis Coderre, s'étaient élevés contre cette décision qui privait plusieurs organismes communautaires de fonds et empêchait le milieu de poursuivre les efforts sur plusieurs fronts, tant en matière d'hébergement temporaire que de soutien et d'accompagnement à la réinsertion.

Prenant le cas du Centre NAHA, qui vient en aide aux hommes en détresse dans l'est de Montréal et où un client s'est enlevé la vie la semaine dernière, le député Lisée a fait valoir que ce centre avait perdu une aide de 50 000 $ qui lui permettait d'assurer une surveillance de soir en raison des critères fédéraux.

Bien qu'il se garde d'accuser qui que ce soit pour ce triste événement qui n'aurait possiblement pas pu être évité, Jean-François Lisée souligne qu'il illustre l'urgence d'utiliser les 17 millions additionnels d'Ottawa, qui sont disponibles, pour rétablir le financement des organismes.

Dans le cas plus précis du Centre NAHA, M. Lisée souligne que celui-ci demandait déjà une aide additionnelle pour assurer une surveillance de nuit - ce qui lui a toujours été refusé - de sorte qu'il demande non seulement le rétablissement des 50 000 $ amputés, mais aussi l'ajout d'un autre 50 000 $ pour couvrir non seulement la surveillance de soir mais aussi pour en assurer une de nuit.

Plus largement, le député de Rosemont s'interroge sur le refus de Québec de renégocier avec Ottawa les conditions de l'aide fédérale décriées par l'ensemble du milieu, alors que le nouveau gouvernement libéral s'est montré ouvert à revenir au modèle original qui prévoyait une répartition des sommes dans une approche généraliste.