Le bureau du Vérificateur général du Canada épingle trois ministères fédéraux à propos de leurs responsabilités en environnement et en santé, dans un rapport rendu public mardi. Les ministères concernés ont - sur papier - accepté l'ensemble des recommandations.

INFRASTRUCTURES :  RÉSULTATS NON VÉRIFIÉS

Le gouvernement fédéral doit se donner de meilleurs moyens pour vérifier si les milliards dépensés en infrastructures municipales atteignent les objectifs de réduction des gaz à effet de serre et d'assainissement de l'air et de l'eau. Actuellement, il n'a aucun moyen de rendre des comptes à ce sujet, notamment en ce qui concerne le Fonds fédéral de la taxe sur l'essence, qui a suscité des dépenses de 13 milliards depuis 2005. « Nous avons constaté qu'Infrastructure Canada ne rendait pas compte adéquatement des résultats du Fonds au Parlement et à la population canadienne. Le Ministère faisait état des sommes dépensées à l'égard du Fonds, mais n'était pas en mesure de rendre compte des résultats obtenus. » Infrastructure Canada affirme vouloir « colliger les résultats indiqués dans leurs prochains rapports sur les résultats qui seront publiés en 2018 afin de démontrer les résultats du programme ».

SANTÉ : COMMERCE ÉLECTRONIQUE ET CONTREFAÇON

Bien qu'il ne teste pas « régulièrement les cosmétiques pour détecter les substances interdites ou soumises à des restrictions, les contaminants microbiens ou les métaux lourds », Santé Canada respecte ses programmes de surveillance des produits chimiques dans les cosmétiques et les produits de consommation comme les jouets. Cependant, le commerce électronique et la contrefaçon sont deux moyens pour contourner cette surveillance. « Le Ministère n'a pas évalué l'étendue ni l'ampleur des risques associés au commerce électronique international et il a exercé une surveillance très limitée sur le marché du commerce électronique, qui est en plein essor. » Même constat pour les produits de consommation et les cosmétiques contrefaits, « et ce, en dépit des inquiétudes soulevées au Canada et à l'étranger à ce sujet ».

CATASTROPHES :  LA PRÉVENTION FAIT DÉFAUT

Les programmes fédéraux sur l'impact des catastrophes naturelles n'encouragent pas suffisamment la prévention. Par exemple, le Centre national de recherche du Canada a révisé récemment le Code du bâtiment sans tenir compte des changements climatiques. Par ailleurs, jusqu'à 15 % des fonds fédéraux versés en cas de catastrophe sont disponibles pour s'assurer de « mieux reconstruire », mais cette possibilité est souvent ignorée par les provinces. « Il est essentiel de prendre des mesures à l'égard des zones présentant un risque élevé d'être touchées par des catastrophes et de renforcer la résilience des infrastructures face aux catastrophes de grande ampleur, pour réduire les coûts de rétablissement », rappelle le Vérificateur général.