Le « secret » entourant la mise en vente de la Maison Radio-Canada a fait l'objet de discussions lundi après-midi à la Chambre des communes, à la veille d'une rencontre importante du conseil d'administration du diffuseur public pendant laquelle cette transaction sera étudiée.

Le député néo-démocrate de Longueuil-Saint-Hubert, Pierre Nantel, a interpellé la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, pendant la période des questions.

« Six mois après l'élection des libéraux, le conseil d'administration est toujours « bourré » de conservateurs, et il prend toujours des décisions majeures dans le secret le plus total, a dénoncé M. Nantel. La ministre trouve-t-elle acceptable que notre diffuseur public opère dans l'ombre? »

Mélanie Joly a assuré suivre le dossier de Radio-Canada « de très près ». Elle a aussi indiqué que la question des nominations au sein du conseil de Radio-Canada/CBC constituait une « priorité », mais qu'elle souhaitait « bien faire les choses ».

« Tel que cela était mentionné dans ma lettre de mandat, nous devons nous assurer d'avoir un processus indépendant, ouvert et transparent, a avancé la ministre. Justement, je m'affaire à faire en sorte que le processus soit rendu public au cours des prochaines semaines. »

Une douzaine d'offres

Comme La Presse l'annonçait en février, Radio-Canada a mandaté les firmes immobilières Avison Young et Brookfield Financial afin de recueillir des offres d'achat pour son siège social montréalais, incluant la grande tour brune et les terrains de stationnements adjacents.

Au total, Radio-Canada a reçu une douzaine de propositions, qui font l'objet d'une analyse depuis la mi-mars.

Le diffuseur public et ses courtiers soumettront le résultat de cette analyse mardi au conseil d'administration de Radio-Canada/CBC, qui devrait prendre une décision finale l'automne prochain.

Cette mise en vente -et le possible déménagement de Radio-Canada ailleurs au centre-ville de Montréal- a entraîné de nombreuses réactions négatives au cours des derniers mois.

La propriété de Radio-Canada, située à l'ombre du pont Jacques-Cartier, offre un potentiel de développement de près de 10 millions de pieds carrés, qui pourrait inclure des bureaux, des résidences et des commerces.