Le député conservateur de l'Ontario Michael Chong, qui brigue la direction de son parti, ne croit pas qu'il trainerait comme un boulet son opposition à la motion adoptée aux Communes en 2006 visant à reconnaître que le Québec forme une nation dans un Canada uni.

M. Chong, qui a confirmé ce matin qu'il se lance dans la course à la direction du Parti conservateur, a fait valoir que l'actuel premier ministre, Justin Trudeau, s'était aussi opposé à l'époque à l'adoption d'une telle motion du gouvernement de Stephen Harper. (M. Trudeau n'était toutefois pas député aux Communes en 2006.) Et cela ne l'a pas empêché de remporter les dernières élections fédérales le 19 octobre et de remporter 40 des 78 sièges au Québec

Ce qui importe, selon lui, c'est de défendre le principe du bilinguisme au Canada et de faire la promotion de la langue française sur le continent nord-américain.

« Je n'ai pas changé d'avis sur cette motion », a affirmé M. Chong dans un très bon français.

Durant la course, M. Chong compte défendre des principes chers au Parti conservateur comme l'équilibre budgétaire et les bas impôts. Il souhaite aussi que son parti épouse le virage vert nécessaire pour lutter contre les changements climatiques. Les réformes démocratiques seront aussi un thème important de sa campagne.

En conférence de presse, M. Chong a aussi louangé à la fois le bilan économique du gouvernement de Stephen Harper de même que celui de l'ancien premier ministre Brian Mulroney.

D'ailleurs, M. Chong a fait allusion à quelques reprises au bilan de M. Mulroney - un fait rare dans les rangs conservateurs, malgré la fusion de l'Alliance canadienne et du Parti progressiste-conservateur -, relevant que ce dernier avait été désigné comme le premier ministre le plus vert dans l'histoire du pays par des groupes environnementaux, notamment en raison de ses efforts pour conclure un traité avec les États-Unis sur les pluies acides.

« Oui, je suis fier du bilan du gouvernement de M. Mulroney », a dit M. Chong, tout en vantant les politiques économiques du gouvernement Harper durant la récession mondiale de 2008.

M. Chong avait démissionné de son poste de ministre des Affaires intergouvernementales en 2006 dans le tout premier cabinet de Stephen Harper pour signifier son opposition à la motion sur la reconnaissance du Québec comme nation.

Jusqu'ici, trois députés conservateurs ont confirmé leur intention de briguer la direction du Parti conservateur. Outre M. Chong, il s'agit du député de Beauce, Maxime Bernier, et de la députée ontarienne Kellie Leitch.

Le chef du Parti conservateur sera élu en mai 2017.