La prochaine stratégie électorale des néo-démocrates devra contenir un volet fait sur mesure pour le Québec, en tenant compte de son caractère distinct. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) devra aussi s'affairer à rajeunir le parti, miser sur des publicités efficaces et prévenir le taux de roulement élevé au sein de ses instances.

Voilà quelques-unes des conclusions du groupe de travail fondé dans la foulée de la débâcle électorale d'octobre dernier, qui rend public son rapport final jeudi.

Mené par la présidente sortante du parti Rebecca Blaikie, le groupe a sillonné le pays, interrogé les directeurs de campagne locaux et sondé les membres dans l'espoir de tirer des conclusions pour faire mieux à l'avenir.

Il n'existe pas « une seule cause à l'échec » vécu par les néo-démocrates au mois d'octobre dernier, mais une multitude de facteurs qui leur ont fait perdre le coeur des électeurs, conclut le rapport.

Parmi ces facteurs, un constat majeur : le NPD n'était pas bien préparé devant la controverse suscitée par le port du niqab aux cérémonies de citoyenneté.

« Même si nos membres sont fiers de nos positions de principe, plusieurs d'entre eux se demandent pourquoi la campagne n'était pas préparée à l'intensité du débat et pourquoi elle n'avait pas de plan pour ramener la couverture médiatique sur notre offre pour les Canadien », peut-on lire dans le rapport.

L'enjeu du niqab a été un point marquant de la dernière campagne électorale. Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair avait pourtant une position très similaire aux libéraux, répétant que l'État ne devait pas dicter aux femmes comment s'habiller. C'est toutefois lui qui a perdu des plumes dans les sondages quand le sujet a été amené sur le tapis.

Autre conclusion : le parti n'avait pas d'offre destinée précisément au Québec. « Dans ce contexte, les organisateurs au Québec ont eu de la difficulté à conserver les sièges que nous avions gagné en 2011 », écrit le groupe de travail.

Du nombre historique de 59 députés en 2011, le caucus québécois du NPD est passé à seulement 16 en 2015.

La campagne néo-démocrate n'était pas « en phase avec le désir des Canadiens de rompre radicalement avec les années Harper », alors que la promesse d'un budget équilibré « a contribué à nous dépeindre comme le changement prudent », note le groupe de travail.

De plus, elle manquait de « discours fort et clair », les commentaires des directeurs des campagnes locales qui constataient les difficultés sur le terrain n'étaient pas entendus, les publicités étaient faibles et peu visibles.

Le groupe ne s'en prend pas directement aux compétences du chef. Thomas Mulcair fera face à un vote de confiance lors du congrès de son parti à Edmonton, la semaine prochaine. Il a refusé de dire quel score il jugerait satisfaisant, mais Mme Blaikie a déjà évoqué le seuil de 70 pour cent comme taux raisonnable.

Le groupe de travail propose de planifier la prochaine campagne dès maintenant. Il souhaite entre autres que les postes clés au sein de la campagne soient comblés au minimum deux ans avant les prochaines élections.