Le Nouveau Parti démocratique (NPD) demande à la ministre du Patrimoine Mélanie Joly de prendre ses responsabilités dans le dossier de la vente de la tour de Radio-Canada à Montréal.

Depuis que la tour du quartier centre-sud a été mise en vente, Mme Joly répète qu'elle ne veut pas s'immiscer dans le processus.

Or, la députée néo-démocrate de Laurier-Sainte-Marie, Hélène Laverdière, rappelle qu'en vertu de l'article 48 de la Loi sur la radiodiffusion, Radio-Canada ne peut procéder à la vente de l'un de ses immeubles dont la valeur dépasse 4 millions de dollars sans obtenir l'approbation du «gouverneur en conseil», c'est-à-dire du conseil des ministres.

«Quand la ministre dit qu'elle n'a pas à s'en mêler, ça va être à elle d'approuver la chose donc c'est son devoir de s'en mêler et de mettre certaines conditions à la vente éventuellement de la tour», soutient en entrevue Mme Laverdière.

«Le gouvernement ne peut pas juste dire on s'en lave les mains. Le gouvernement n'a pas à s'ingérer dans les politiques éditoriales de Radio-Canada, mais là on ne parle pas de ça, on parle d'une tour qui a une valeur patrimoniale et qui appartient à la population», avance-t-elle.

Le NPD demande notamment à Radio-Canada de demeurer dans le quartier centre-sud, évoquant une «dette morale» que le diffuseur public a contractée lorsqu'il a détruit le «Faubourg à m'lasse» dans les années 1960 pour ériger sa célèbre tour.

La présence des centaines de travailleurs de Radio-Canada est également essentielle à la vitalité économique du secteur, fait valoir Mme Laverdière qui rappelle que la société d'État s'était déjà engagée à rester dans le secteur.

Cette option ne semble plus être une priorité pour le diffuseur public. «On a l'air de vouloir procéder à une vente de feu», déplore-t-elle.