L'opposition péquiste exhorte le gouvernement Couillard à ne pas laisser Ottawa s'ingérer dans un champ de compétence provinciale, dans le dossier des transferts pour le financement d'infrastructures municipales.

Le Devoir rapportait mercredi que le gouvernement fédéral avait imposé au gouvernement Couillard de conclure des ententes Québec-Ottawa sur divers projets avant le 31 mars, sous peine de voir le fédéral négocier avec les villes concernées en leur versant directement l'argent promis.

Au lendemain du dépôt du budget du ministre Bill Morneau, l'opposition péquiste a parlé en point de presse de «chantage» de la part d'Ottawa envers Québec et a demandé au gouvernement Couillard de ne pas y céder, et d'insister pour que l'argent passe d'abord par les mains du gouvernement du Québec, selon les normes établies.

Le porte-parole péquiste en finance, Nicolas Marceau, a dit mercredi que Québec devait exiger un «transfert en bloc sans condition et sans exception» des fonds prévus. Il a demandé au gouvernement de se doter d'une «colonne vertébrale».

Ce serait là un accroc au partage des compétences prévu dans la Constitution canadienne, a renchéri son collègue, le député Stéphane Bergeron.

Interpellé à ce propos, le président du Conseil du trésor, Sam Hamad, s'est montré rassurant. Il a déclaré que les transferts de fonds fédéraux «ça n'a jamais passé et ça ne passera pas» directement par les municipalités.

Lors d'une brève mêlée de presse, il n'a pas semblé pressé de devoir conclure absolument des ententes avec Ottawa avant le délai fixé au 31 mars, soit dans à peine une semaine. «Après le 31 mars, c'est le 1er avril et on continue», a-t-il dit.