Le ministre fédéral des Ressources naturelles Jim Carr a déclaré qu'il partageait un «objectif» avec les partisans du projet d'oléoduc Énergie Est.

M. Carr a dû répondre à un grand nombre de questions au Sénat au sujet du projet controversé de 15,7 milliards  de TransCanada, mercredi.

D'anciens sénateurs libéraux ont exhorté le ministre à approuver le projet, certains mentionnant qu'un pays disposant d'autant de ressources naturelles que le Canada ne devrait pas importer du pétrole.

Un ancien leader des libéraux au Sénat, James Cowan, a fait remarquer que le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion avait fait l'objet de maintes critiques au sujet des droits humains en Arabie saoudite.

M. Cowan a demandé pourquoi l'évaluation du projet Énergie Est ne se faisait pas plus rapidement alors que le gouvernement déplore le bilan de l'Arabie saoudite - à qui on achète une grande quantité de pétrole - en matière de droits humains.

Le ministre a répondu que tout projet lié aux ressources énergétiques nécessitait la confiance des Canadiens.

«Une des raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas donner le feu vert aux projets importants de construction de pipeline vers les océans est que ceux-ci n'ont pas obtenu la confiance de la population. Nous voulons la rétablir. C'est notre but. C'est le processus que nous tentons d'établir. Nous avons donc un objectif commun.»

Messages contradictoires

Le gouvernement, qui se veut le champion de l'environnement, envoie des messages en apparence contradictoires. Il continue de prétendre que d'augmenter l'accès aux marchés internationaux pour le pétrole et le gaz naturel canadiens n'est pas incompatible avec la transition vers une économie à faible émission de carbone.

Les premiers ministres du pays ont signé, la semaine dernière, une déclaration sur la lutte au réchauffement climatique qui contient un paragraphe qui semble avoir passé inaperçu. Ainsi, ils disent s'être entendus «sur l'importance et l'urgence d'acheminer les ressources du Canada jusqu'aux marchés en ayant recours à des moyens responsables, opportuns, prévisibles et durables, qui inspirent confiance aux Canadiens».

Si le document de huit pages reconnaît «l'importance des secteurs de l'énergie et des ressources naturelles au Canada pour l'économie ainsi que celle de leur développement durable alors que le Canada effectue une transition vers une économie sobre en carbone», il engage les premiers ministres à travailler ensemble pour établir des mesures pour la «la livraison d'énergie à la population et aux marchés mondiaux».

Cette clause a été soulevée au Sénat, où M. Carr a indiqué qu'elle était un élément important de la Déclaration de Vancouver parce qu'elle souligne «l'urgence d'agir» et démontre l'objectif commun de donner un accès rapide et durable aux marchés internationaux pour les ressources énergétiques du pays.