Justin Trudeau a amorcé mercredi une visite officielle de trois jours dans la capitale américaine.

Au cours de ce voyage, le premier ministre rencontrera bien sûr le président Barack Obama, mais aussi des représentants du département d'État, des groupes d'analystes et des universitaires. Il sera l'invité d'honneur, jeudi soir, d'un dîner officiel à la Maison-Blanche - une première en 19 ans, depuis la visite de Jean Chrétien en 1997.

Les activités de M. Trudeau seront sans doute très suivies par les médias américains, qui trouvent en lui tous les attributs d'une célébrité. Le premier ministre, parfois comparé au président John F. Kennedy, a fait l'objet dimanche d'un reportage plutôt flatteur au grand magazine d'affaires publiques 60 Minutes, du réseau de télévision CBS.

À la Maison-Blanche, on s'attend déjà à une très bonne relation entre les deux leaders, qui se sont rencontrés en novembre aux sommets du G20 et de l'APEC, puis se sont croisés en décembre à la conférence de Paris sur le climat. « Je crois qu'il se développe une relation spéciale entre le président et le premier ministre », a estimé le haut fonctionnaire américain Mark Feierstein.

Certains croient que le sommet entre les deux hommes permettra de conclure une entente bilatérale sur les changements climatiques, d'adopter de nouvelles mesures de sécurité aux frontières et de régler un vieux différend commercial sur le bois d'oeuvre.

Il est certain, en tout cas, que MM. Obama et Trudeau discuteront d'économie, de commerce transfrontalier, mais aussi d'environnement, à la suite de la conférence de Paris. La ministre de l'Environnement, Catherine McKenna, fait d'ailleurs partie de la délégation de plusieurs ministres qui accompagnent M. Trudeau.

Si le cabinet du premier ministre voit dans cette visite le signe d'un réchauffement entre Ottawa et Washington, l'opposition y voit davantage de la politique spectacle. Le député conservateur Tony Clement, qui a été ministre de l'Industrie, a soutenu qu'il ne fallait pas s'attendre à des résultats spectaculaires de ces rencontres avec un président américain en fin de régime qui doit composer avec un Congrès constamment hostile.

Pendant son périple à Washington, le premier ministre Trudeau assistera aussi à un déjeuner offert par le secrétaire d'État américain, John Kerry, et ira déposer une couronne de fleurs au Cimetière national (militaire) d'Arlington, de l'autre côté du Potomac, en Virginie.