Thomas Mulcair a beau être de 17 ans l'aîné de Justin Trudeau, il ne laissera pas cette différence d'âge l'empêcher de diriger les troupes néo-démocrates lors du scrutin d'octobre 2019.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), qui est assailli de questions sur son avenir politique à la suite de la défaite cuisante de sa formation aux élections d'octobre, fêtera ses 65 ans trois jours après le scrutin du 21 octobre 2019. Mais cela n'entame pas du tout son désir de demeurer bien en selle jusque-là.

«Êtes-vous en train de me dire que mon ami (le candidat démocrate) Bernie Sanders (74 ans) est trop vieux pour briguer la Maison-Blanche?», a lancé M. Mulcair mercredi lors d'un entretien avec La Presse Canadienne, en marge de la réunion du caucus de son parti à Montebello, dans l'Outaouais québécois. «Je crois que la passion nous garde jeunes, et je suis très passionné par ce que je fais au NPD, et par ce que le NPD peut accomplir.»

M. Mulcair souhaite assurément continuer à diriger ce parti qui menait dans les sondages à quelques semaines du scrutin, mais qui est passé en troisième place, avec 44 élus aux Communes, le 19 octobre au soir. Pour ce faire, il aura besoin d'un appui solide des délégués au congrès d'avril. En attendant, il rencontrera plus tard cette semaine les membres de l'exécutif du parti, pour faire le point.

M. Mulcair souligne par ailleurs qu'au lendemain du scrutin, il a rencontré les organisateurs et tous ceux qui avaient joué un rôle dans la campagne, afin d'en dresser le bilan. Lors de ces discussions, le chef dit avoir pris la mesure de l'«incroyable ressource» des militants dans les circonscriptions, des gens souvent dans la mi-trentaine qui sont liés au NPD depuis leur adolescence. «Nous nous affairons actuellement à renouer avec cette base», qui a perdu le contact avec l'appareil du parti et l'aile parlementaire, a-t-il soutenu.

«J'en assume l'entière responsabilité (...), mais c'est maintenant une priorité pour moi» de rétablir ce lien.

Les néo-démocrates doivent aussi parler davantage de leurs valeurs fondamentales, comme la lutte contre les inégalités sociales, estime M. Mulcair. «Nous croyons que le gouvernement peut jouer un rôle déterminant pour réduire les inégalités.»

M. Mulcair et son caucus promettent d'ailleurs de talonner le gouvernement libéral sur ses promesses progressistes lors de la reprise des travaux aux Communes, la semaine prochaine.