Le Canada devrait détenir les immigrants d'âge mineur seulement en «dernier recours» et doit trouver d'autres solutions pour ces nouveaux venus très vulnérables, indique la Croix-Rouge canadienne dans son plus récent rapport sur le système de détention de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

Selon le document dont La Presse Canadienne a obtenu copie, plusieurs des problèmes soulevés par l'organisme humanitaire dans le présent rapport et les précédents n'ont toujours pas été réglés, et certains nécessitant une intervention urgente.

La Croix-Rouge formule 37 recommandations visant à améliorer les conditions de détention des immigrants, incluant un meilleur accès aux services de santé mentale et l'éventuel abandon de la pratique consistant à en détenir certains dans des prisons provinciales en compagnie de criminels.

L'ASFC place en détention les personnes qui risquent de fuir ou qui représentent un danger pour la sécurité publique ainsi que celles dont l'identité ne peut être confirmée.

Alors que le Canada accueille des milliers de réfugiés syriens, ce rapport est un rappel brutal concernant la réalité à laquelle beaucoup de ces nouveaux venus sont confrontés à leur arrivée au pays.

Grâce à une entente avec l'ASFC, la Croix-Rouge surveille le traitement réservé aux individus détenus au Canada en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés.

En 2013-2014, l'organisme gouvernemental a placé 10 088 immigrants en détention, soit près du cinquième de l'ensemble des demandeurs d'asile, dans diverses installations, dont des centres fédéraux ainsi que des prisons provinciales et municipales.

Sur le lot, 197 étaient d'âge mineur. Chacun a été détenu en moyenne 10 jours.

Toutefois, il est presque sûr que ce nombre est plus élevé en réalité puisque ces données ne tiennent pas compte des enfants et adolescents qui se retrouvent derrière les barreaux en raison d'un ordre de détention contre leurs parents ou leurs tuteurs.

La Croix-Rouge soutient que les mineurs ne devraient être détenus que dans des cas «vraiment exceptionnels» et le moins longtemps possible. Elle réclame aussi l'adoption d'une politique nationale sur cette question qui établirait des normes en matière de conditions de détention pour les immigrants d'âge mineur.