Le gouvernement fédéral ne compromettra pas son objectif d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2019 pour améliorer sa capacité à rembourser la dette, a affirmé le ministre des Finances Bill Morneau, lundi.

Les libéraux, qui avaient promis de maintenir les déficits annuels sous la barre des 10 milliards $, ont récemment commencé à mettre l'accent sur leur engagement à faire baisser le rapport dette-produit intérieur brut (PIB) chaque année jusqu'à la fin de leur mandat.

Selon les experts, ce rapport, qui est calculé en divisant la dette fédérale totale par la taille générale de l'économie telle que mesurée par le PIB, est un objectif plus facile à atteindre.

Certains ont laissé entendre que le gouvernement pourrait accumuler jusqu'à 25 milliards $ en déficits annuels et tout de même respecter sa promesse concernant le rapport dette-PIB pour peu que l'économie croisse à un rythme convenable.

Les libéraux prévoient que le rapport diminuera progressivement à chaque exercice financier pour passer de 31,1 pour cent en 2015-2016 à 25,2 pour cent en 2020-2021.

À la suite du discours qu'il a livré lundi devant la chambre de commerce de la région de Toronto, M. Morneau a déclaré que le gouvernement ne privilégierait pas l'une de ses trois priorités économiques, soit favoriser la croissance de l'économie, réduire le rapport dette-PIB et retrouver l'équilibre budgétaire avant les prochaines élections, au détriment des deux autres.

«Il faut les envisager comme un ensemble», a-t-il expliqué.

Le ministre a aussi annoncé que les libéraux créeraient un comité consultatif constitué de spécialistes canadiens et étrangers qui l'aiderait à stimuler l'économie. Il a ajouté que le comité comprendrait des gens ayant de l'expérience dans la relance économique et provenant à la fois du secteur public et privé.

D'après Bill Morneau, le comité, dont la composition sera dévoilée au début de l'an prochain, collaborera aussi avec le gouvernement pour trouver des solutions aux défis économiques que le Canada devra relever à long terme.

L'économie canadienne s'est contractée pendant les deux premiers trimestres de 2015, notamment à cause de la chute des prix des matières premières et de l'incapacité d'autres secteurs à prendre le relais.

Le ministre Morneau a également insisté sur le fait que les libéraux avaient hérité, de la part du précédent gouvernement conservateur, d'un environnement budgétaire moins reluisant que prévu.