Les conservateurs ont profité de leur premier «jour réservé à l'opposition» aux Communes, jeudi, pour mettre sur la sellette le gouvernement libéral relativement au retrait annoncé des avions chasseurs canadiens déployés au Moyen-Orient.

Les libéraux ont promis de rapatrier les bombardiers canadiens qui participent à la campagne militaire contre le groupe armé État islamique en Irak et en Syrie, une campagne dirigée par les États-Unis. Le gouvernement Trudeau veut plutôt accroître la participation des militaires canadiens dans la formation des forces de sécurité locales. On ne sait pas encore, cependant, quelle ampleur prendra exactement cette nouvelle participation.

Lors d'un débat parfois acrimonieux aux Communes, jeudi, les conservateurs ont sauté à pieds joints dans la brèche, accusant les libéraux de se désengager de la mission et de sonner la retraite face aux djihadistes. L'opposition a même déposé une motion demandant au gouvernement de maintenir les bombardiers au Moyen-Orient. Le geste est somme toute symbolique, puisque les libéraux disposent d'une confortable majorité aux Communes.

Pendant le débat, la députée conservatrice ontarienne Kellie Leitch a plaidé qu'à cause de la décision libérale, les militaires canadiens sont perçus comme des «lâches» sur la scène internationale.

Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, a indiqué que la nouvelle stratégie du gouvernement canadien, élaborée en concertation avec ses alliés, offrira une «contribution significative» à l'effort international. Cette nouvelle approche alliera l'aspect militaire à d'autres initiatives, notamment pour «déradicaliser» ceux qui ont joint le djihad, a indiqué le ministre.

James Bezan, porte-parole conservateur en matière de défense, a soutenu que les alliés du Canada souhaitaient une participation militaire accrue et non réduite. Il a aussi accusé les libéraux de dévaloriser ce que les chasseurs CF-18 ont accompli jusqu'à maintenant dans la région.

La semaine dernière, juste avant une rencontre ministérielle des pays de l'OTAN, à Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, précisait que le Canada n'était responsable que de 2,4 pour cent des frappes aériennes, et il admettait que le pays pourrait faire «une contribution plus significative».