Au lendemain de l'annonce à Québec d'un registre provincial des armes, personne à Ottawa n'est encore prêt à dire si les données québécoises du défunt registre fédéral seront éventuellement livrées à Québec.

En faisant son annonce jeudi, le ministre québécois intérimaire de la Sécurité publique, Pierre Moreau, a dit qu'il discutait avec Ottawa du transfert de ce qui reste des données québécoises.

«Nous avons des conversations avec le nouveau gouvernement fédéral et celui-ci, à l'heure actuelle, est en train de faire les vérifications pour voir si certains éléments de l'ancien registre fédéral pourraient nous être retransmis», disait le ministre Moreau jeudi à Québec.

Une copie des données du registre fédéral des armes d'épaule a survécu à la destruction à cause d'un procès en cour dans lequel sont impliqués le militant Bill Clennett et le bureau de la commissaire fédérale à l'information.

Vendredi après-midi, à Ottawa, le ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, plaidait la patience.

«Il y a des données retenues dans une cause devant les tribunaux», confirmait le ministre, tout en disant qu'il fallait vérifier d'abord la condition de ces données ainsi que leur accessibilité légale.

«J'ai besoin d'un peu de temps pour démêler tout ça», a insisté M. Goodale.

Lors de la campagne électorale, le chef libéral Justin Trudeau avait reproché au gouvernement conservateur de détruire les données québécoises.

«On était d'accord que le Québec puisse garder son registre et on aurait voulu que M. Harper puisse laisser les données collectées en bonne et due forme au Québec», avait dit M. Trudeau en réponse à une question de Gilles Duceppe lors du débat télévisé diffusé par TVA le 2 octobre.

«Nous avons dit que nous sommes prêts à explorer les manières de nous rendre utiles», a réitéré M. Goodale, vendredi à sa sortie des Communes.

«La stratégie du gouvernement précédent était de refuser de coopérer. Ce n'est pas notre intention», a-t-il assuré, tout en sentant le besoin de répéter, une fois de plus, que son gouvernement ne créerait pas un nouveau registre fédéral des armes.