Après avoir convaincu les Canadiens que l'heure était aux investissements et non à l'austérité et obtenu un mandat majoritaire aux élections du 19 octobre, le premier ministre Justin Trudeau se donne comme objectif de persuader ses homologues du G20 qu'il est temps d'adopter de nouvelles mesures pour soutenir la croissance de l'économie mondiale au prochain sommet de ce forum économique qui aura lieu à Antalya, en Turquie, à partir de dimanche.

À l'issue d'une réunion de son cabinet, jeudi, M. Trudeau a indiqué que l'économie de la planète montre des signes de ralentissement inquiétants et que les leaders des pays du G20 ont tout intérêt à délaisser les politiques d'austérité. Après le sommet du G20, M. Trudeau se rendra à Manille, aux Philippines, afin de participer à la rencontre des pays membres de l'APEC. C'est durant ce deuxième sommet qu'il aura un tête-à-tête avec le président des États-Unis, Barack Obama, a-t-on appris jeudi.

« Le grand message que je vais partager avec mes homologues pendant ces sommets, c'est sur le besoin d'investir pour créer de la croissance économique pour la classe moyenne, pour créer de la croissance économique à travers le globe. Nous avons de créer des emplois, de créer de la croissance économique ensemble. Nous allons parler des stratégies d'investissements de la même manière que je l'ai fait durant la récente campagne électorale », a indiqué M. Trudeau à quelques heures de son départ vers la Turquie.

Au sujet de sa rencontre avec le président Obama, Trudeau a tenu affirmer que les relations canado-américaines ne se résument pas évidemment à un seul enjeu, soit la construction d'un pipeline. Mais cette première rencontre entre les deux hommes devrait permettre d'établir un nouveau dialogue cordial entre les deux capitales.

«Il y a bien des enjeux sur lesquels le Canada et les États-Unis sont des alliés très proches. Sur les changements climatiques, je sais que le président Obama a beaucoup travaillé pour faire en sorte que la conférence de Paris le 30 soit un grand succès. Je sais que nous allons travailler en semble pour encourager les pays à travers le monde d'y participer. Évidemment, l'économie et la sécurité vont aussi faire partie de nos conversations. Nous avons besoin de travailler ensemble pour assurer une croissance forte pour la classe moyenne. Je crois aux investissements plutôt qu'à l'austérité », a dit M. Trudeau.

Il a ajouté que son homologue américain et lui croient aussi qu'il faut poursuivre la lutte contre le terrorisme, bien que M. Trudeau ait déjà annoncé l'intention du Canada de ne plus participer aux frappes aériennes contre le groupe armé État islamique en Irak et en Syrie.

Sur la question des réfugiés syriens, M. Trudeau a soutenu que l'objectif du Canada d'accueillir 25 000 réfugiés d'ici la fin de l'année est fort respectable. « C'est un engagement significatif qui va faire une grosse différence, pas seulement pour ces 25 000 réfugiés, mais cela va servir d'exemple aux autres pays sur la manière de bien accueillir et intégrer des gens qui vivent des situations extrêmement difficiles. La communauté internationale doit en faire plus pour aider les pays comme la Turquie, la Jordanie, le Liban et d'autres », a-t-il dit.

Par ailleurs, M. Trudeau a indiqué qu'il convoque les premiers ministres des provinces et territoires à une rencontre le 23 novembre à Ottawa afin de préparer la conférence internationale sur le climat à Paris, qui s'amorcera une semaine plus tard.

Le premier ministre a  précisé que des scientifiques se joindront à cette rencontre fédérale-provinciale, dans le but de fournir les plus récents renseignements sur la question des changements climatiques.

Le gouvernement libéral souhaite adopter d'un «message fort et cohérent» que pourra défendre le Canada à la 21e Conférence des parties sur les changements climatiques à Paris en décembre.