Un député néo-démocrate de Nouvelle-Écosse défait le 19 octobre dernier souhaiterait que le Nouveau Parti démocratique (NPD) abandonne le qualificatif «nouveau» pour devenir plus simplement le Parti démocratique - et donc le «PD», en français.

Peter Stoffer, ancien leader syndical qui avait été élu sans discontinuer six fois depuis 1997 à Sackville, estime que les électeurs seraient plus accrochés par l'appellation «les démocrates».

En 2009, lors du congrès du NPD, des membres avaient aussi proposé d'adopter l'appellation «Parti démocratique», sans se douter que le locuteur francophone, lorsqu'il entendra «PD», comprendra souvent «pédé» - terme très péjoratif utilisé, surtout en France, pour parler d'un homosexuel. La suggestion avait finalement été ignorée par le congrès.

En 2003, après sa fusion avec le Parti réformiste, le Parti progressiste-conservateur avait abandonné le «progressiste» pour devenir simplement le Parti conservateur, afin de bien sceller l'alliance. Trois ans plus tôt, par contre, les partisans du Canadian Conservative Reform Alliance Party étaient devenus la cible de farceurs en raison de leur acronyme CCRAP - «crap», en anglais, peut se traduire par merde ou conneries.

M. Stoffer était déjà de ceux, en 2001, qui militaient pour une réforme des structures du NPD - notamment de couper le cordon ombilical entre le parti fédéral et les ailes provinciales. Actuellement, les Canadiens qui deviennent membres du NPD de leur province adhèrent automatiquement au NPD fédéral.

Le député défait rappelle que le NPD est le seul parti à fonctionner de la sorte, et qu'il est temps de laisser chaque formation de la famille néo-démocrate voler de ses propres ailes.

M. Stoffer estime aussi que le parti devrait rompre l'alliance formelle conclue en 1961 avec le Congrès du travail du Canada, lorsque le puissant syndicat national a fondé le NPD en s'alliant avec le Parti social démocratique (qui avait remplacé en 1955 le Co-operative Commonwealth Federation - CCF).

«Dans les faits, les syndicats votent comme bon leur semble, et c'est très bien comme ça, estime M. Stoffer. Les partis politiques ne devraient être liés à aucun groupe en particulier. Nous devrions être un parti véritablement démocratique, pour tous les Canadiens.

«Le monde syndical et le NPD devraient en discuter avec maturité et se dire: soyons les meilleurs amis du monde (...) travaillons ensemble pour apporter des changements sociaux dans ce pays, sans nécessairement être formellement alignés.»

M. Stoffer a été emporté par la déferlante libérale qui a balayé complètement toutes les provinces de l'Atlantique lors du scrutin du 19 octobre.