Les libéraux fédéraux n'auront jamais dépensé autant d'argent dans une campagne électorale, mais ils se sont tenus loin du maximum permis cette année par la loi.

Le directeur national du Parti libéral du Canada (PLC), Jeremy Broadhurst, estime que la note finale atteindra un peu plus de 40 millions $ - alors que la limite permise était de 54 millions $.

Le porte-parole du Parti conservateur n'a pas répondu aux demandes de renseignements sur les dépenses électorales de sa formation, et le Nouveau Parti démocratique fait encore ses comptes. Mais selon M. Broadhurst, les conservateurs, qui espéraient que leurs coffres bien garnis allaient leur procurer un avantage financier sur leurs adversaires dans cette longue campagne, auront dépensé environ 50 millions $.

À cause de la durée exceptionnelle de ce marathon - onze semaines -, chaque parti pouvait dépenser plus du double de ce qui était habituellement permis lors d'une campagne typique de cinq semaines.

Même s'ils n'ont pas atteint le maximum des dépenses permises par la loi électorale, les libéraux ont malgré tout emprunté de fortes sommes pour financer leur campagne. Mais après avoir comptabilisé toutes les contributions et remboursements de dépenses électorales, le PLC devrait s'en tirer avec une légère dette à court terme, croit M. Broadhurst.

Selon lui, il était plus sage de ne pas dépenser le maximum permis par la loi afin d'assurer la survie à long terme du parti si les choses devaient mal tourner lundi. De toute façon, les banques ne prêteront plus de fortes sommes aux partis politiques depuis que les règles électorales ont changé, a-t-il soutenu.

Le gouvernement conservateur a éliminé la mesure qui permettait aux partis politiques de recevoir une certaine somme pour chaque vote obtenu aux urnes. Cette mesure avait été mise en place par les libéraux en 2004, après le scandale des commandites, pour assurer aux partis politiques une source de financement public, afin de compenser pour le manque à gagner à la suite des nouvelles limites imposées aux contributions privées.

Aujourd'hui, les partis politiques offrent en garantie aux banques la promesse de remboursement par l'État de 50 % de leurs dépenses de campagne. De plus, chaque candidat qui a obtenu au moins 10 % des suffrages recevra un remboursement de 60 % de ses dépenses.

Pour les libéraux, qui avaient enregistré en 2011 les pires résultats électoraux de leur histoire - 217 candidats seulement avaient eu droit au remboursement -, il a été plus difficile cette année de convaincre les banques, reconnaît M. Broadhurst.

Selon les résultats préliminaires d'Élections Canada, un seul des 338 candidats libéraux - dans Crowfoot, en Alberta - n'aura pas droit à un remboursement de ses dépenses cette année, comparativement à 30 chez les conservateurs et 80 chez les néo-démocrates.