Les libéraux fédéraux craignent que les francophones du pays soient désavantagés par le refus des conservateurs de participer aux débats des chefs au cours de la prochaine campagne électorale prévue à l'automne.

Le Parti libéral du Canada (PLC) a déploré, lundi, par voie de communiqué, l'organisation actuelle des échanges oratoires.

La semaine dernière, le Parti conservateur a maintenu son refus de participer au débat du Consortium des radiodiffuseurs, et ce, même si La Presse a abandonné l'idée de faire sa propre rencontre des chefs des partis politiques. La Presse s'est ralliée au regroupement des médias, composé de CBC News, CTV News, Global News, Radio-Canada et Télé-Québec, faisant en sorte que les conservateurs participeront à un seul débat en langue française, celui du réseau TVA, le 2 octobre.

Le parti de Stephen Harper s'est limité à participer à un maximum de deux débats en français et trois en anglais.

Les débats dans la langue de Shakespeare sont déjà connus : celui du magazine Maclean's, celui de l'organisation Munk Debates et celui du quotidien The Globe and Mail.

Les libéraux qualifient le refus des conservateurs comme étant un «pied de nez aux Québécois et aux francophones partout au pays». Selon eux, un nombre égal de débats dans les deux langues devraient être présentés dans tout le pays pour rejoindre le plus d'électeurs possible.

La semaine dernière, le porte-parole du parti conservateur, Kory Teneycke, rappelait le mantra adopté dès le départ affirmant que la position du parti «en ce qui concerne les débats du soi-disant consortium» n'avait pas changé.

«Les avenues possibles pour un second débat en français sont de plus en plus difficiles à imaginer», avait alors ajouté M. Teneycke.

Le PLC a donc peu d'espoir de voir un autre affrontement en français, avec tous les chefs de partis, s'annoncer dans les prochaines semaines.

Le Parti libéral ajoute que sa plateforme prévoit la mise sur pied d'une commission indépendante qui sera chargée d'organiser les débats pendant les campagnes électorales pour, notamment, «mettre fin aux manoeuvres partisanes entourant les débats».