Pas moins de 19 sénateurs ciblés par le vérificateur général dans le dossier des dépenses injustifiées ont choisi de contester les allégations devant un arbitre.

Six de ces sénateurs font partie d'un groupe de neuf qui font l'objet d'une révision criminelle de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Il s'agissait vendredi de la date limite d'une période de grâce de 10 jours durant laquelle les sénateurs visés par le rapport du vérificateur général devaient décider s'ils allaient rembourser les dépenses en question, ou tenter de les faire annuler par l'ancien juge de la Cour Suprême Ian Binnie.

Au total, M. Binnie sera chargé d'analyser au moins 19 cas qui valent plus de 541 000 $ en tout, selon les données disponibles sur le site Internet du Sénat.

Jusqu'à maintenant, les sénateurs ciblés par le vérificateur général Michael Ferguson ont remboursé presque 125 000 $ sur un total de près d'un million.

Les données mises à jour vendredi ont démontré que la sénatrice Vivienne Poy avait remboursé 15 317 $ en frais de déplacement qui incluaient des voyages pour son emploi en tant que membre du conseil d'administration d'une organisation caritative et le transport de son personnel à Toronto pour le lancement d'un livre qu'elle a coédité.

Quatre des sénateurs les plus influents - le président Leo Housakos, son adjointe Nicole Eaton, le leader du gouvernement Claude Carignan et le leader libéral James Cowan - ont déjà remboursé presque 24 000 $ en dépenses injustifiées.

L'ancien président Noel Kinsella a remis environ 9400 $, incluant un montant de 5663 $ pour un voyage que sa femme et lui avaient effectué pour se rendre aux funérailles de son beau-frère.

Cette semaine, la sénatrice conservatrice Janis Johnson a remboursé les 22 706 $ visés par le vérificateur général pour des dépenses de voyage injustifiées.

Tout comme ses collègues, Mme Johnson a déclaré qu'elle n'avait rien fait de mal, mais qu'elle voulait rembourser le Sénat puisqu'elle s'inquiétait des frais supplémentaires qu'impliquerait le processus d'arbitrage.

Le rapport du vérificateur général a coûté 23,6 millions de dollars et a identifié près de 1 million de dollars en dépenses injustifiées. Neuf sénateurs ont été référés à la GRC pour des enquêtes criminelles, alors que 21 autres pourraient faire face à une enquête similaire si la GRC décide d'y donner suite.

Six de ceux qui sont visés par la GRC ont opté pour l'arbitrage, dont les deux sénateurs siégeant: l'ancien conservateur Pierre-Hugues Boisvenu et le libéral Colin Kenny, qui doivent à eux deux plus de 96 000 $.

Trois autres sénateurs référés à la GRC pourraient choisir l'arbitrage, dont l'ancien sénateur libéral Rod Zimmer, qui doit rembourser 176 000 $, et sa collègue Marie-Paule Charette-Poulin, qui doit 131 000 $.