Une sénatrice libérale affirme que des sénateurs haut placés et des responsables au sein du bureau du premier ministre devraient expliquer s'ils ont coulé ou non le détail d'un audit confidentiel sur des dépenses avant que la plupart des sénateurs aient eu la chance de le lire.

Céline Hervieux-Payette a déclaré à un comité sénatorial que des copies du rapport du vérificateur général avaient été envoyées à trois des membres les plus influents du Sénat - le président Leo Housakos, le leader du gouvernement Claude Carignan et le leader des libéraux James Cowan - et au bureau du premier ministre quelques jours avant qu'il ne soit dévoilé publiquement.

Des détails de ce rapport ont été coulés aux médias, incluant à La Presse Canadienne: c'est là que Mme Hervieux-Payette et d'autres sénateurs ont pris connaissance d'une partie du contenu du rapport, incluant le nom de ceux dont les dossiers ont été transmis à la GRC.

En conséquence de cet audit, neuf sénateurs ont vu leurs dépenses référées à la GRC pour analyse criminelle et 21 autres ont été cités comme ayant fait des réclamations de dépenses problématiques, incluant MM. Housakos, Carignan et Cowan.

Les trois hommes ont remboursé leurs dépenses contestées, mais nient avoir mal agi.

Mme Hervieux-Payette affirme que le comité sénatorial responsable de ces affaires devrait immédiatement enquêter sur ces fuites d'information et imposer de sévères sanctions contre ceux qui ont fourni l'information aux médias.

Elle affirme que cette enquête ne serait pas une chasse aux sorcières contre les journalistes qui ont le droit de protéger leurs sources confidentielles.

Questionnée directement à savoir si elle était la source des fuites, Mme Hervieux-Payette a été catégorique: «Je jure que je n'ai jamais parlé aux médias. Point final.»

Le comité n'a pris aucune décision sur cette question mardi.

Plus tôt lors de la séance du comité, la Fédération canadienne des contribuables a enjoint aux sénateurs d'approuver rapidement un projet de loi qui pourrait priver de leur pension les politiciens qui dépensent incorrectement les fonds publics.

En vertu de ce projet de loi, les parlementaires pourraient perdre leur pension s'ils sont condamnés pour des crimes comme la fraude et l'abus de confiance commis alors qu'ils occupaient une charge publique.

Le directeur de la Fédération Aaron Wudrick a dit aux sénateurs que les gens allaient croire qu'ils tentaient de se protéger, ainsi que leurs collègues, s'ils n'approuvaient pas le projet de loi avant que le Parlement ne fasse relâche pour l'été.

Puisqu'il n'est pas prévu que le Parlement siège avant le déclenchement des élections, tous les projets de loi non adoptés avant l'été mourront au feuilleton.

M. Wudrick a admis qu'il y avait de petits problèmes avec le projet de loi, mais qu'il y avait suffisamment de temps pour les corriger.