L'ex-premier ministre Brian Mulroney a à son tour critiqué le Sénat canadien, le qualifiant de «dysfonctionnel», et il a plaidé en faveur d'une réforme.

Mais dans son discours à Montréal devant les membres de la branche québécoise de l'Association du Barreau canadien, il a aussi présenté des solutions pour la Chambre haute.

M.Mulroney s'ajoute à la liste de nombreux politiciens actifs ou à la retraite qui favorisent des changements au Sénat dans la foulée du scandale des dépenses de certains de ses membres. Le vérificateur général Michael Ferguson doit bientôt remettre à Léo Housakos, le président du Sénat, un rapport sur les dépenses des sénateurs avant d'être rendu public.

M. Mulroney a affirmé qu'il avait deux solutions à proposer pour réformer le Sénat du Canada, solutions qui n'auraient pas besoin d'amendement constitutionnel, à son avis.

D'abord, a-t-il dit, le Parlement pourrait créer une commission composée de deux éminents Canadiens, comme un ancien vérificateur général et un ex-membre de la Cour suprême, qui aurait six mois pour pondre «un code de conduite» pour le Sénat.

Ce code, ajoute celui qui fut premier ministre du Canada entre 1984 et 1993, pourrait contenir des règles strictes et claires sur des points comme les dépenses pouvant être admissibles.

Brian Mulroney a ajouté que le premier ministre pourrait aussi s'abstenir de procéder à toute nomination au Sénat tant qu'un tel code n'aura pas été mis en place.

Deuxièmement, le premier ministre devrait pouvoir nommer des sénateurs après avoir reçu au préalable une liste de noms suggérés par les provinces.

D'après l'ancien leader du Parti progressiste-conservateur, cette mesure diminuerait ainsi le pouvoir au bureau du premier ministre.

Par ailleurs, M. Mulroney reconnaît que le pays doit s'occuper d'un dossier comme les changements climatiques, mais, a-t-il averti, il doit aussi forger un engagement national fort pour favoriser le développement des ressources naturelles.