Israël remercie le Canada pour son opposition, la semaine dernière, à une résolution de l'ONU qui aurait permis la tenue, d'ici 2016, d'une conférence sur le désarmement - notamment nucléaire - au Moyen-Orient.

Mais d'autres nations du monde ont été déçues de la position du Canada qui, à l'instar du Royaume-Uni, a décidé de se ranger derrière les États-Unis contre la résolution, lors de la conférence quinquennale chargée d'examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, la semaine dernière à New York.

Le document prévoyait une conférence sur le désarmement au Moyen-Orient, ce qui aurait pu contraindre Israël à reconnaître publiquement qu'elle détenait l'arme nucléaire - un aveu que n'a jamais fait l'État hébreu.

Lors d'un entretien téléphonique, dimanche, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a remercié Stephen Harper «d'avoir fait reposer sur des principes l'approche du Canada à l'égard de la question d'une zone sans armes de destruction massive au Moyen-Orient», selon un communiqué du cabinet du premier ministre canadien.

À l'issue de la Conférence sur la non-prolifération des armes nucléaires, qui s'est achevée vendredi après un mois de débats à New York, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'était déclaré déçu par l'absence de résultats concrets. Il a regretté en particulier, samedi, «que les États parties aient été incapables de réduire le fossé qui les sépare sur l'avenir du désarmement nucléaire, ou d'arriver à une nouvelle vision collective sur la façon de parvenir à un Moyen-Orient exempt d'armes nucléaires et de toute autre arme de destruction massive», a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.

Mais l'ancien ministre libéral des Affaires étrangères Lloyd Axworthy appuie la position du gouvernement conservateur dans ce dossier. Selon lui, certains pays voulaient inviter le dossier du Proche-Orient aux négociations sur le désarmement nucléaire dans le seul but d'embarrasser le gouvernement israélien.

Le premier ministre Harper, lui, a réaffirmé l'engagement du Canada à l'égard du désarmement et de la non-prolifération, «notamment dans le cadre du TNP», mais a rappelé que pour le Canada, «une zone sans armes de destruction massive ne peut être véritablement efficace que si tous les pays du Moyen-Orient participent librement et de manière constructive à son établissement».

Depuis l'entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 1970, des conférences se sont tenues tous les cinq ans afin d'en examiner le fonctionnement.