Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) affirme ne pas vouloir s'immiscer dans les changements projetés au déroulement des débats électoraux au fédéral, pourvu que l'équilibre soit maintenu dans la couverture médiatique de tous les principaux partis.

Le Parti conservateur a ouvert la porte, cette semaine, aux propositions concurrentes de réseaux pour tenir des débats. Cela met effectivement fin au monopole sur les débats du consortium de médias constitué de CTV, CBC/Radio-Canada et Global TV.

Le CRTC a indiqué qu'il n'exigeait pas d'un quelconque diffuseur qu'il soit hôte d'un débat. En fait, une politique du CRTC adoptée en 1995 indique que les débats électoraux n'ont même pas à inclure tous les chefs de partis.

Dans un communiqué publié mardi, le porte-parole du Parti conservateur, Kory Teneycke, a affirmé que la formation politique avait accepté des propositions de TVA et de Maclean's-Rogers pour prendre part à deux débats distincts quelque temps avant les élections à date fixe prévues le 19 octobre.

Puis, mercredi, Bloomberg News a offert d'être l'hôte d'un débat sur des enjeux économiques opposant le chef conservateur Stephen Harper, le chef néo-démocrate Thomas Mulcair et le chef libéral Justin Trudeau. Bloomberg a indiqué être ouvert à une transmission simultanée du débat par tous les réseaux canadiens à partir d'un studio à Ottawa. Le quotidien The Globe and Mail aurait aussi proposé de tenir un débat.

Rien dans la réglementation n'empêche les partis politiques d'accepter de prendre part à de tels débats, a dit en entrevue, vendredi, le président du CRTC, Jean-Pierre Blais. Néanmoins, les diffuseurs peuvent avoir à rendre des comptes après coup, s'il semble qu'ils ont accordé plus de temps d'antenne à un parti qu'à un autre, a-t-il ajouté.

«Notre rôle n'est pas aussi direct que certaines personnes pourraient le croire, a dit M. Blais. Ce que l'on ferait, c'est déterminer si les Canadiens ont été informés adéquatement sur les questions d'intérêt public, et si un équilibre approprié général sur les enjeux publics importants s'est avéré.»

En vertu de la politique du CRTC en vigueur depuis 20 ans, les diffuseurs doivent offrir un temps équitable à tous les partis en vertu du libre accès aux ondes ou aux publicités payées.

Certains observateurs politiques ont salué l'intention de sortir du cadre du consortium, soutenant que les formats précédents étaient trop rigides et qu'il n'y avait pas suffisamment de débats.