Dans son budget déposé mardi, le gouvernement fédéral tend l'oreille aux villes et aux électeurs qui revendiquaient de meilleurs moyens de transport collectif. Il créera un nouveau Fonds pour le transport en commun.

Ce fonds sera doté de 750 millions $ sur deux ans à compter de l'exercice 2017-2018, puis de 1 milliard $ par année par la suite, pour une période indéterminée.

Mais ce nouveau Fonds pour le transport en commun réserve une surprise: le parti pris pour le secteur privé et les partenariats public-privé (PPP).

Le ministre des Finances, Joe Oliver, ne s'en est pas caché: les sommes fédérales seront allouées au mérite, mais à des projets qui feront une large place au secteur privé, essentiellement par des PPP.

Dans son discours, il affirme que les projets de transport en commun qui comprennent un angle commercial peuvent être réalisés de façon plus efficace et donner de meilleurs résultats. Selon lui, les trajets et circuits de transport en commun correspondent même mieux aux besoins des usagers quand ils ont un tel angle.

Il souligne aussi que cette perspective commerciale des projets de transport en commun accroît la possibilité de revenus, qui peuvent servir à compenser les coûts de réalisation.

En conférence de presse, le ministre Oliver a même affirmé que «le côté privé donne une discipline pour que les projets soient réalisés à temps», tout en étant «rentables pour le privé».

On ignore encore ce qu'il adviendra des projets de transport collectif qui, au Québec, seront parrainés par la Caisse de dépôt et placement, selon le nouvel arrangement négocié par le gouvernement du Québec avec la Caisse. Le ministre a seulement indiqué qu'«on va choisir les projets méritoires» et que les détails du nouveau fonds seront présentés au cours des prochains mois.

«Le nouveau fonds est ciblé pour les grands projets qui ne sont pas prêts. L'argent va être là» quand les projets le seront, a ajouté le ministre des Finances.

Le nouveau fonds comporte aussi une autre particularité: plutôt que de faire des paiements anticipés, le gouvernement fédéral pourra faire des versements périodiques sur une période de 20 ou 30 ans, comme pour la durée de vie utile d'une infrastructure de transport. Et il appartiendra à celui qui présente le projet - province ou municipalité - d'obtenir un prêt avec, comme garantie, ces contributions fédérales périodiques.

Sur un plan plus large, pour les infrastructures en général, le gouvernement fédéral prévoit injecter quelque 53,5 milliards $ sur 10 ans dans son plan Chantiers Canada.

«On a au Canada le plus grand et le plus long programme d'infrastructures de l'histoire du Canada», a conclu le ministre Oliver lors de sa conférence de presse.

Ces investissements incluent aussi un autre fonds, destiné à soutenir l'expansion, la rénovation et l'amélioration d'infrastructures communautaires existantes en prévision du 150e anniversaire du Canada, en 2017.

Les coûts devront être partagés par les municipalités, les organisations sans but lucratif et les organismes communautaires. Les autres détails concernant ce Fonds d'infrastructures communautaires seront précisés plus tard.