Les sénateurs devront se montrer plus transparents quant à la manière dont ils dépensent l'argent des contribuables canadiens une fois les règles de la Chambre haute actualisées, a déclaré lundi le président du Sénat, Pierre Claude Nolin.

M. Nolin a fait cette déclaration alors que s'ouvrait la troisième semaine du procès pour fraude, abus de confiance et corruption du sénateur déchu Mike Duffy.

Plusieurs exemples de la façon dont M. Duffy a utilisé la réglementation vague et le peu de surveillance des remboursements de dépenses permis aux sénateurs à son profit ont été présentés à la cour depuis le début de son procès. Il a entre autres octroyé des contrats discutables à un ami, un cousin et même à son entraîneur personnel.

Son avocat assure cependant que le sénateur Duffy n'a enfreint aucune règle et ne s'est adonné à aucune activité criminelle.

Dans une déclaration remise à La Presse Canadienne, le président du Sénat souligne que sous sa gouverne, la Chambre haute «s'est engagée à moderniser ses règles et ses procédures en accord avec les meilleures pratiques» dans le domaine.

Pierre Claude Nolin fait valoir que le Sénat tend vers plus de transparence et de responsabilisation des sénateurs, des principes qui lui sont personnellement chers. Ainsi, les exigences concernant les rapports de dépenses des bureaux sénatoriaux seront augmentées ; la publication d'une ventilation plus détaillée des dépenses sera entre autres demandée.

À l'heure actuelle, les dépenses sénatoriales sont dévoilées publiquement en cinq grandes catégories: personnel et dépenses de bureau, dépenses d'accueil, frais de subsistance dans la région de la capitale nationale, déplacements réguliers et autres déplacements. Aucune ventilation de celles-ci n'est obligatoire.

Le sénateur Nolin a aussi déclaré que les règles actualisées prendront en compte les conclusions du vérificateur général, qui doit faire le point en juin sur son évaluation exhaustive de toutes les dépenses des sénateurs canadiens.

Dans ce qui semble être une tentative de donner l'exemple, Pierre Claude Nolin a révélé que l'entièreté du budget 2014-2015 du bureau du président du Sénat est consacré aux salaires de ses employés, et qu'aucun d'entre eux n'est un membre de sa famille ou de celle d'un autre sénateur.