Le premier ministre Stephen Harper demandera au Parlement de prolonger d'un an la mission militaire en Irak et de permettre aux avions de chasse canadiens de participer à des frappes aériennes contre des cibles du groupe armé État Islamique (EI) en Syrie.

M. Harper doit déposer mardi matin à la Chambre des communes une motion autorisant la prolongation de la mission actuelle, qui devait prendre fin le 7 avril, jusqu'en mars 2016, selon des informations glanées par La Presse lundi soir.

Une prolongation de six mois aurait été compliquée puisque cela aurait voulu dire que la mission prendrait fin durant la campagne électorale. Les élections fédérales sont prévues le 19 octobre.

Le bureau du premier ministre a remis aux chefs des partis de l'opposition le libellé de la motion qui sera débattue mardi. Le NPD a déjà fait savoir qu'il s'opposera aux intentions du gouvernement Harper d'enfoncer le Canada davantage dans ce conflit tandis que les libéraux de Justin Trudeau ont laissé planer le suspense sur leur position.

Tout indique que le premier ministre Stephen Harper écartera formellement de nouveau l'idée de déployer des troupes au sol en Irak ou encore en Syrie.

Quand le gouvernement Harper a proposé de participer aux efforts d'une coalition internationale dirigée par les États-Unis contre les cibles de l'EI en Irak l'automne dernier, le NPD et le Parti libéral ont voté contre la motion. Toutefois, plusieurs libéraux ont soutenu que Justin Trudeau aurait dû appuyer la décision du gouvernement Harper de participer aux efforts visant à contrer la menace de l'EI.

La semaine dernière, le chef du NPD Thomas Mulcair a indiqué qu'il rapatriera les soldats canadiens au pays si son parti est porté au pouvoir en octobre.

À l'heure actuelle, le Canada compte six avions de chasse CF-18, deux appareils Aurora pour mener des missions de renseignement et un avion stratégique CC-150 Polaris pour ravitailler en carburant les avions de chasse en plein vol dans le cadre de la présente mission de combat qui consiste en des frappes aériennes en Irak. Quelque 600 membres des Forces canadiennes ont été affectés à cette mission et ont établi leur base au Kuwait.

En plus de participer aux frappes aériennes, le Canada a aussi déployé 69 militaires en Irak afin de conseiller les troupes irakiennes pour mieux contrer la menace que représente l'EI. Récemment, un soldat canadien, Andrew Doiron, a perdu la vie, victime d'un tir fratricide des forces kurdes.