Le premier ministre Stephen Harper a réitéré l'appui canadien à la solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien au cours d'une conversation téléphonique avec Benyamin Nétanyahou, premier ministre israélien sortant et la personne la mieux placée pour former le prochain gouvernement.

C'était la première fois que les deux hommes se parlaient depuis les élections législatives israéliennes de mardi.

Au cours des derniers jours de sa controversée campagne, le politicien a affirmé qu'un État palestinien indépendant ne coexistera jamais avec Israël tant qu'il sera en poste. Une position qui contraste totalement avec celle du Canada, des États-Unis et des pays européens.

Dans un communiqué publié dimanche, le cabinet du premier ministre canadien indique qu'après avoir félicité M. Nétanyahou, M. Harper a «réitéré le ferme engagement du gouvernement canadien à l'égard de la sécurité d'Israël». Il a aussi «réaffirmé la position de longue date du Canada en faveur d'une solution à deux États».

Le réaction discrète de Stephen Harper contraste avec celle du président américain Barack Obama - qui a exprimé sa déception quant aux déclarations de Benyamin Nétanyahou - ainsi qu'avec elle du président français François Hollande et du Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

Dans une entrevue au Huffington Post vendredi, M. Obama a souligné que la rhétorique électorale du politicien s'inscrit en faux avec l'engagement traditionnel d'Israël envers la démocratie et l'égalité et qu'elle pourrait également fournir des munitions aux ennemis du pays.

«Bien qu'Israël ait été fondé en s'appuyant sur les limites de la terre ancestrale juive et sur le besoin d'établir une patrie juive, la démocratie israélienne repose sur le principe que tous les habitants du pays soient traités de façon juste et égale», a souligné le président américain.

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré vendredi que le président François Hollande a rappelé à M. Nétanyahou la responsabilité d'Israël concernant la stabilité régionale.

«Seule la création d'un État palestinien viable et souverain, vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d'Israël, permettra d'assurer paix et prospérité au Proche-Orient», a fait valoir le chef de la diplomatie française dans un communiqué.