Le gouvernement Harper présentera la semaine prochaine une proposition pour prolonger et possiblement étendre la mission militaire du Canada en Irak.

Le premier ministre Stephen Harper en a fait l'annonce lors d'un point de presse à Toronto. «Nous sommes dans cette mission contre l'État islamique depuis l'automne avec le consentement du Parlement», a-t-il noté.

«Nous sommes près de la date limite et la semaine prochaine, je présenterai au Parlement une proposition pour l'expansion et la prolongation de cette mission et je vais donner des détails à ce moment», a-t-il ajouté.

M. Harper n'a pas fermé la porte à la possibilité d'étendre les activités canadiennes à la Syrie, comme l'avait fait son ministre de la Défense, Jason Kenney, il y a quelques jours.

«L'autorisation actuelle a laissé ouverte la possibilité d'aller en Syrie, mais nous ne l'avons pas fait, a-t-il souligné. Mais nous traiterons de ces questions lorsque je ferai ma proposition à la Chambre des communes.»

La mission canadienne de combat contre le groupe armé État islamique s'est jusqu'ici limitée à des bombardements aériens sur des cibles de l'EI en Irak. Six CF-18 ont été déployés. Environ 70 membres des forces spéciales sont aussi présents dans le pays pour assister et former les forces de sécurité irakiennes, mais les combats sont en principe exclus de cette portion de la mission.

En octobre, les partis de l'opposition avaient voté contre la motion présentée par le gouvernement Harper pour participer aux efforts aériens de la coalition d'une vingtaine de pays dirigée par les États-Unis contre l'EI. La durée initiale de la mission était de six mois.

Néo-démocrates et libéraux souhaitent maintenant attendre de voir le contenu de la nouvelle proposition avant de se prononcer. Ils continuent néanmoins de réclamer plus de transparence de la part du gouvernement face aux Canadiens.

«Le premier ministre nous avait dit solennellement qu'il n'y aurait pas de combat au sol et ce qu'on voit, c'est qu'il y en a finalement. Alors on est très préoccupés par les dérapages éventuels», a lancé la députée du NPD Hélène Laverdière.

Les militaires postés au sol pour conseiller, assister et former les forces irakiennes ont participé à des échanges de tirs après avoir été attaqués par l'ennemi et ils ont aidé à marquer des cibles pour des frappes aériennes. L'un d'eux est mort dans le cadre d'un incident de «tirs amis» par des forces kurdes.

La députée libérale Joyce Murray a quant à elle affirmé que «l'EI représente une menace réelle et grave à la sécurité partout dans le monde et au Canada. Les libéraux estiment que le Canada a un rôle à jouer dans l'effort international contre l'EI».

«Nous ne pouvons pas spéculer sur une motion qui n'a pas été présentée au Parlement, a cependant ajouté Mme Murray. Jusqu'ici, le premier ministre n'a pas été transparent ni honnête sur le rôle de nos troupes en Irak.»