Le gouvernement régional du Kurdistan irakien désavoue le commandant des troupes kurdes, Mosa Gardi, qui s'est empressé de blâmer les soldats canadiens pour le tragique événement qui a mené à la mort du sergent Andrew Joseph Doiron, victime d'un tir fratricide vendredi dernier.

Dans une entrevue accordée au réseau CBC, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement régional du Kurdistan (KRG) irakien, Falah Mustafa, a soutenu qu'il importe d'attendre les résultats des enquêtes en cours sur les circonstances exactes des événements avant de tirer quelque conclusion que ce soit.

« Dans ce genre de situation, il n'est jamais sage de diffuser immédiatement une déclaration et d'imputer le blâme à d'autres. C'était un incident de tir fratricide. C'est arrivé. Nous ne n'aimons pas que cela soit arrivé. Vous n'aimez pas que cela soit arrivé. Mais malheureusement, c'est arrivé. Alors, nous devons travailler ensemble. En tant que partenaires, nous allons faire enquête ensemble », a affirmé le ministre Mustafa.

Il a ajouté que les autorités régionales kurdes tiennent à tirer cette affaire au clair le plus rapidement possible, soulignant que « le Canada est un partenaire et nous espérons avoir une relation à long terme avec le Canada ».

« Nous sommes tristes et désolés de ce qui est arrivé, mais nous espérons que cela ne va pas nuire à la relation qui s'est développée entre la région du Kurdistan et le Canada », a-t-il dit.

Durant la même entrevue, M. Mustafa a fait savoir qu'il avait exprimé l'espoir de vive voix au ministre des Affaires étrangères canadien Rob Nicholson, durant sa récente visite éclair, que le Canada accepte de prolonger la mission militaire en Irak, qui doit prendre fin le 7 avril.

M. Mustafa a tenu ces propos alors que le corps du soldat Doiron était rapatrié au Canada. En fin de semaine, le commandant Mosa Gardi a soutenu que les soldats canadiens se trouvaient très proches des combats intenses qui avaient éclaté entre les combattants kurdes et ceux du groupe État islamique (EI), près de Bashiqa, au nord de Mossoul.

Selon lui, les soldats canadiens auraient quitté leur véhicule sans avertir les combattants kurdes. « Lorsque les peshmerga [combattants kurdes] les ont aperçus, ils leur ont demandé de s'identifier et ils ont répondu en arabe, ce qui leur a fait croire qu'il s'agissait de combattants du groupe EI, alors ils ont tiré. »

Cette version des événements a été rapidement réfutée par le ministre de la Défense du Canada, Jason Kenney, et le chef d'État-major des Forces armées canadiennes, Tom Lawson. M. Kenney a affirmé lundi aux Communes que les soldats canadiens avaient suivi les protocoles habituels et qu'ils n'avaient rien à se reprocher.