Chine et Canada se sont entendus pour étendre à dix ans la durée maximale des visas qu'ils délivrent aux ressortissants de l'autre pays, a annoncé Pékin dimanche, alors que les pays occidentaux rivalisent pour attirer la manne croissante des voyageurs chinois.

Pékin et Ottawa «ont tout juste conclu un accord, selon lequel ils pourront désormais délivrer des visas d'une période pouvant aller jusqu'à dix ans», a indiqué le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.

Cette mesure entrera en vigueur lundi, a-t-il ajouté, à l'occasion d'une conférence de presse en marge de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP), chambre d'enregistrement législative du régime.

Cette décision intervient par ailleurs alors qu'Ottawa a mis un terme l'an dernier à un système permettant d'obtenir un permis de résidence permanent contre des investissements massifs dans le pays.

Sur la dernière décennie, le Canada a vu s'envoler le nombre de riches Asiatiques investissant des sommes considérables dans l'immobilier local.

Aucune autre précision n'était communiquée dans l'immédiat dimanche, mais cette annonce inopinée rappelait fort l'accord conclu en grande pompe en novembre entre la Chine et les États-Unis.

En visite à Pékin, Barack Obama avait alors dévoilé un accord d'extension réciproque des visas --jusqu'à cinq ans pour les étudiants et jusqu'à dix ans pour les touristes et professionnels--.

Une mesure dans l'intérêt de Washington, avait insisté le président américain, rappelant que pas moins de 1,8 million de Chinois s'étaient rendus en 2013 aux États-Unis, contribuant à hauteur de 21 milliards de dollars à l'économie américaine et soutenant plus de 100 000 emplois locaux.

L'accord sur l'extension des visas «pourra nous aider à quadrupler ces chiffres» s'était félicité M. Obama.

De leur côté, la France, le Royaume-Uni ou encore l'Espagne ont mis en place des procédures de visas accélérées (en 24 ou 48 heures) dans l'espoir d'attirer encore davantage de touristes chinois, connus pour être très dépensiers.

La concurrence est rude, car le choix de la destination d'entrée signifie des retombées juteuses pour le pays concerné, la capitale d'arrivée étant souvent celle où le touriste fait ses achats au moment de repartir.

Les voyages de Chinois à l'étranger sont passés de 10 millions en 2000 à près de 110 millions en 2013, selon des données officielles, une envolée spectaculaire (même si ce chiffre inclue aussi les déplacements dans les territoires chinois autonomes de Hong Kong et Macao).