Elle a causé la surprise, en 2011, quand elle a réussi l'impensable en faisant mordre la poussière à la ministre du Patrimoine canadien du gouvernement Harper, Josée Verner, dans la circonscription de Louis-Saint-Laurent, à Québec.

Elle a causé une nouvelle surprise, récemment, en annonçant qu'elle écartait l'idée de solliciter un deuxième mandat, alors qu'elle n'a que 30 ans.

Mais Alexandrine Latendresse juge qu'il faut savoir rompre avec le rythme de vie effarant qu'impose la politique. C'est donc le coeur gros qu'elle a annoncé récemment sa décision, sur son compte Facebook, de tirer sa révérence, même si elle croit aux chances du NPD de former le prochain gouvernement aux élections du 19 octobre.

Dans une entrevue accordée à La Presse, Mme Latendresse s'est exprimée sur la place des jeunes en politique, la fameuse vague orange de 2011, sa bataille pour que les agents du Parlement soient bilingues et, enfin, les chances de succès des troupes de Thomas Mulcair au prochain scrutin.

Les jeunes ont leur place

«Je pense que notre plus belle réalisation aura été de démontrer aux gens que malgré le fait que nous étions jeunes, nous avons réussi à accomplir de très belles choses. Nous avons prouvé que nous étions capables de faire le travail. J'espère qu'il y aura d'autres jeunes qui vont nous suivre, car nous avons vraiment apporté une espèce de renouveau à Ottawa qu'il faut compléter», a dit Mme Latendresse.

Au dernier scrutin, le NPD a fait élire une vingtaine de députés de moins de 30 ans. Le plus jeune, Pierre-Luc Dusseault, n'avait que 19 ans et 11 mois lorsqu'il a été élu député de Sherbrooke. Cela ne l'a pas empêché d'être choisi par ses pairs pour occuper les fonctions de président du comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires des Communes.

«Qu'on ait 27 ans et qu'on sorte de l'université ou qu'on ait 56 ans et qu'on soit avocat de carrière, une fois élu député, tout le monde part au même niveau. On a tout à apprendre et tout à comprendre. Ce n'est pas vrai qu'on peut faire quelque chose avant qui va réellement nous préparer à ce travail», a dit la jeune députée.

Sa plus grande réalisation

Son projet de loi obligeant les agents du Parlement à être bilingues dès leur nomination a finalement été adopté à l'unanimité. Elle a déposé ce projet de loi après que le gouvernement Harper eut nommé un unilingue anglophone, Michael Ferguson, au poste de vérificateur général. Au départ, les conservateurs ont refusé de l'appuyer. Mais ils se sont ravisés après que le ministre d'État aux petites et moyennes entreprises eut annoncé sa ferme intention de voter pour le projet. Le cabinet de Stephen Harper a finalement décidé de changer son fusil d'épaule afin d'éviter une crise politique et linguistique.

«Réussir à faire passer mon projet de loi à l'unanimité à la Chambre des communes a été une belle aventure. C'est quand même un gros projet de loi qui change concrètement quelque chose. Ce n'est pas facile de faire adopter un projet de loi privé dans un contexte de gouvernement majoritaire.»

Les chances du NPD en 2015

Même si elle ne sollicitera pas un autre mandat, Mme Latendresse ne restera pas les bras croisés lors des prochaines élections. «C'est sûr que je vais aider par tous les moyens dont je pourrai être utile. [...] J'ai vraiment bon espoir que le NPD va réussir à former le prochain gouvernement. Je crois que Thomas Mulcair est le meilleur choix possible pour être le premier ministre de notre pays», a dit Mme Latendresse, qui croit que les Québécois ont adopté le NPD comme parti politique et que la percée de 2011 ne sera pas «un feu de paille».