Pilier du gouvernement Harper depuis son arrivée au pouvoir en 2006, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, remettrait sa démission mardi parce qu'il n'a pas l'intention de solliciter un autre mandat aux élections du 19 octobre.

Le réseau anglais CBC a rapporté lundi soir que M. Baird aurait informé ses plus proches collaborateurs de son intention de démissionner de son poste de chef de la diplomatie canadienne, poste qu'il occupe depuis 2011. M. Baird représente une circonscription de la région d'Ottawa à la Chambre des communes depuis 2006.

Le bureau de M. Baird n'avait pas commenté cette nouvelle au moment d'écrire ces lignes. Au bureau du premier ministre Stephen Harper, c'était également silence radio lundi soir.

Âgé de 45 ans seulement, M. Baird a occupé plusieurs postes importants au sein du gouvernement Harper. Il a notamment été ministre de l'Environnement et leader du gouvernement en Chambre. Il a également servi à titre de président du Conseil du Trésor et de ministre des Transports lorsque le gouvernement Harper était minoritaire aux Communes.

Son éventuel départ laisserait un poste important à combler au sein du cabinet de Stephen Harper. Certains de ses collègues n'ont pas caché leur surprise d'apprendre que M. Baird était sur le point de mettre un terme à sa carrière politique, lundi soir.

«C'est surprenant. Je ne l'ai vraiment pas vu venir. Il doit avoir une bonne raison s'il quitte ainsi la politique», a laissé tomber un ministre sous le couvert de l'anonymat.

«Eh bien, je ne m'attendais pas à cela», a commenté sur son compte Twitter le critique libéral aux affaires étrangères Marc Garneau en faisant allusion à la démission de M. Baird.

M. Baird, qui était à Boston en fin de semaine afin d'assister à un match des Bruins en compagnie du secrétaire d'État américain John Kerry, a fait de la politique durant presque toute sa vie adulte. Car avant de faire son entrée à la Chambre des communes, il avait été député à l'Assemblée législative de l'Ontario, puis un ministre important du gouvernement provincial de Mike Harris.

À la Chambre des communes, M. Baird était perçu comme un ministre n'ayant pas la langue de bois. Mais il était généralement apprécié de tous, même des députés des partis de l'opposition, parce qu'il savait parfois s'élever au-dessus de la mêlée partisane.