Faisant fi des sondages qui placent les troupes de Stephen Harper loin derrière le NPD et le Parti libéral, au Québec, un haut dirigeant de la Banque Nationale, Éric Girard, entend porter les couleurs du Parti conservateur (PCC) dans la circonscription de Lac-Saint-Louis aux élections fédérales du 19 octobre.

Pour arriver à déloger le député libéral Francis Scarpaleggia, en poste depuis 2004, M. Girard a décidé de prendre «un congé non rémunéré pour activité civique» d'un an à compter du 27 février, a-t-on indiqué à La Presse hier.

Âgé de 48 ans et père de deux adolescents, M. Girard est considéré comme «une belle prise» chez les conservateurs en raison de son brillant parcours. Économiste de formation, M. Girard est premier vice-président, trésorerie corporative, de la Banque Nationale du Canada depuis novembre 2011. Il a d'ailleurs gravi les échelons de cette institution financière depuis qu'il y a fait son entrée en 1994. Originaire de la région de Québec, M. Girard réside dans l'île de Montréal depuis 20 ans. Il siège au conseil d'administration de la Fondation de CHU Saint-Justine et est entraîneur de hockey et de baseball durant ses temps libres.

À neuf mois des prochaines élections, le Parti conservateur réussit donc à attirer dans son camp des candidatures intéressantes. Car au nom de M. Girard, il faut ajouter ceux de l'ancienne journaliste-présentatrice de TVA, Pascale Déry, dans Mont-Royal, de l'ex-président de l'Association des familles de personnes assassinées ou disparues, Michel Surprenant, dans Terrebonne-Blainville, et, selon toute probabilité, celui du député caquiste Gérard Deltell dans Louis-Saint-Laurent.

«Nous sommes troisièmes ou quatrièmes dans les sondages au Québec. Mais cela importe peu, en ce moment, car nous sommes en mesure d'attirer des candidats de qualité. Ce qui est remarquable, c'est que ce sont les candidats qui se manifestent eux-mêmes, ce qui n'était pas nécessairement le cas en 2011», a fait valoir une source conservatrice.

À l'instar des autres candidats, M. Girard devra d'abord être fait candidat à l'occasion d'une assemblée d'investiture par les militants de Lac-Saint-Louis. Aucune date n'a encore été arrêtée pour la tenue de cette assemblée d'investiture.

Aux élections de 2011, l'ancien président des Alouettes de Montréal et ancien commissaire de la Ligue canadienne de football, Larry Smith, a porté les couleurs du Parti conservateur. Il a terminé au troisième rang avec 28,45% des suffrages, mais à peine 3000 voix le séparaient du vainqueur. Le candidat du NPD, Alain Ackad, avait talonné M. Scarpaleggia en arrivant deuxième avec 30,04% des voix.

Les conservateurs croient qu'une percée est possible dans Lac-Saint-Louis, d'autant que M. Scarpaleggia a vu ses appuis chuter graduellement depuis sa victoire en 2004. Ils sont en effet passés de 32 122 voix en 2004 à 18 457 voix en 2011.

Les stratèges conservateurs ont bon espoir de réussir une percée dans la région de Montréal aux prochaines élections en misant sur des victoires dans Mont-Royal et Lac-Saint-Louis. La métropole a boudé les troupes de Stephen Harper depuis leur arrivée au pouvoir en 2006. En fait, aucun député d'allégeance conservatrice n'a été élu dans la grande région de Montréal depuis 1988, à l'époque où Brian Mulroney était premier ministre.