Le Parti libéral du Canada a enregistré l'an dernier ses meilleurs résultats de financement en dix ans, juste à temps pour affronter la campagne électorale prochaine.

Les chiffres finaux pour le quatrième trimestre seront remis à Élections Canada d'ici la fin du mois, mais des sources du parti affirment que les trois derniers mois de 2014 ont permis aux libéraux d'amasser 5,6 millions $, ce qui porterait le total de l'année à 16 millions $.

Ils sont encore derrière les conservateurs, qui dépasseront vraisemblablement leur total de 2013, qui s'élevait à 18,1 millions $, mais ils réduisent considérablement l'avance dont profite le parti de Stephen Harper depuis 2006.

C'est en 2006 qu'ont été interdits les dons des syndicats et des entreprises et que les dons des particuliers ont été sévèrement réglementés. Les libéraux, dont les revenus reposaient grandement sur des dons d'entreprises et de gens fortunés, ont mis des années à se remettre en selle, jusqu'à ce que Justin Trudeau n'arrive à la direction du parti il y a près de deux ans.

M. Trudeau et ses 34 députés sont réunis pour deux jours. Ils planifieront leur stratégie pour la rentrée parlementaire et pour les élections d'octobre, et obtiendront les dernières informations sur leur financement.

Sous M. Trudeau, les libéraux ont recommencé à tenir des rencontres présessionnelles d'hiver à l'extérieur d'Ottawa, un signe que leurs finances se portent bien. Et ce n'est sans doute pas un hasard s'ils se réunissent au coeur d'une région manufacturière en difficulté de l'Ontario.

Incidemment, ils ont complètement disparu du sud-ouest de l'Ontario lors des élections de 2011, lorsqu'ils ont été réduits au rang de troisième parti. Des stratèges croient maintenant que la région pourrait être prête pour un retour libéral.

«Les gens du sud-ouest de l'Ontario sont incroyablement résilients et ils ont démontré qu'ils avaient la volonté pour autre chose que des emplois basés sur le secteur manufacturier», a déclaré M. Trudeau lors d'un bref discours au début de la retraite. «Mais comme c'est le cas pour beaucoup de régions du pays, ils ont besoin d'un partenaire à Ottawa.»

Dans un discours qu'il prononcera devant des sympathisants, mardi soir, il devrait se positionner contre les politiques économiques de Stephen Harper, un message qui, croit-il, plaira à la région durement touchée par les fermetures d'usines, dont l'usine Kellogg.

Il ne dévoilera toutefois aucun programme économique pour son parti, attendant plutôt que se rapprochent les élections.

Le fait qu'il ne s'engage pas dans des propositions précises a été fortement critiqué par ses adversaires, notamment par le chef de l'opposition, Thomas Mulcair, qui a commencé l'automne dernier à dévoiler les éléments importants de la plateforme des néo-démocrates.