La promesse du Canada d'accueillir quelque 10 000 autres réfugiés syriens au cours des trois prochaines années devra être appuyée par un meilleur système pour les faire venir ici, ont prévenu des défenseurs des droits des réfugiés.

Les communautés sont prêtes et capables de les prendre en charge mais des changements sont nécessaires au système d'asile, affirment des groupes de protection et des politiciens de l'opposition.

«Nous avons un problème dans notre système de relocalisation des réfugiés: de très longs délais, des limites aux personnes qui peuvent être parrainées - il y a des problèmes à régler et ces problèmes demeurent», a déclaré Faisal Al Azem, du Conseil syro-canadien.

«Mais ce nombre est un énorme pas vers l'avant, alors pour cela, nous sommes reconnaissants et positifs».

Le gouvernement conservateur a fait cette nouvelle promesse après des mois de demandes répétées de groupes de réfugiés et de Canadiens d'origine syrienne, qui réclamaient une augmentation draconienne des places réservées aux réfugiés syriens, qui tentent de fuir la violence brutale qui sévit dans leur pays.

Environ 3,2 millions de personnes ont fui les combats et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) espère en relocaliser 100 000 d'ici la fin de 2016.

La promesse du gouvernement d'en accueillir plus reflète l'engagement du Canada envers cette population vulnérable, a dit le ministre fédéral de l'Immigration, Chris Alexander, par communiqué.

«Nous le faisons non seulement parce que nous pouvons le faire, mais parce que cela est juste», a-t-il déclaré.

Le HCR a salué l'annonce et mentionné qu'elle était dans la lignée de la «forte tradition humanitaire du Canada». Mais plusieurs préfèrent attendre de voir les résultats afin de juger si cette promesse sera respectée.

En juillet 2013, le Canada s'était engagé à accueillir quelque 1300 réfugiés syriens d'ici la fin de l'année dernière. Mais il a fallu attendre des mois avant que le programme soit lancé et les réfugiés ne sont pas encore tous arrivés au pays.

«On doit s'assurer que le processus sera réellement rapide et répondra aux besoins des réfugiés, mais aussi des individus qui feront du parrainage parce qu'ils seront responsables d'une bonne partie de cet effort d'accueil», a dit Debbie Douglas, directrice exécutive du Conseil ontarien des agences au service des immigrants.

«Si on peut traiter les dossiers des immigrants économiques en six mois, on peut traiter les dossiers des demandeurs d'asile en six mois.»

Les parrains privés se feront demander d'accueillir environ 60 pour cent des futurs 10 000 réfugiés, tandis et le gouvernement va relocaliser le reste.

Un porte-parole du ministre Alexander n'a pas répondu à une question visant à déterminer si des changements seront apportés au programme.

Le HCR a d'ailleurs souligné que les réfugiés syriens ont franchi une triste étape en ce mercredi: pour la première fois en trois décennies, ils sont plus nombreux que les Afghans en tant que population de réfugiés sous la protection des Nations unies.

Le Haut Commissariat a dévoilé un rapport qui se penche sur les tendances des populations de réfugiés au cours de la première moitié de l'an dernier. Celui-ci indique qu'il y a tout juste deux ans, la Syrie n'était même pas sur sa liste des 30 pays avec le plus grand nombre de réfugiés, mais le conflit qui fait rage dans ce pays a changé la donne de façon dramatique.