Ottawa se doit de faire mieux en 2015 pour assurer la défense des droits de la personne, soutient la directrice générale d'Amnistie internationale pour le Canada francophone, Béatrice Vaugrante.

En entrevue à La Presse Canadienne, à la fin de l'année, Mme Vaugrante a évalué que la performance du fédéral en cette matière laisse à désirer. Elle estime ainsi que les actions récentes du gouvernement Harper ont d'abord et avant tout été teintées d'«incohérence».

Selon elle, les membres du gouvernement n'ont pas hésité par le passé à monter aux barricades pour dénoncer certains dérapages survenus dans des pays tels que le Sri Lanka, l'Iran ou la Corée du Nord, mais ils sont demeurés cois quand des États comme Israël et le Mexique étaient en faute.

Mme Vaugrante a accusé ces élus canadiens de tenir «un double discours», non seulement à l'échelle internationale mais également sur la scène nationale.

Selon Béatrice Vaugrante, les conservateurs ont pris l'habitude de traiter abondamment «de la recherche de la justice et de l'ordre» afin de faire la démonstration que la protection des citoyens leur tient à coeur, mais ils ne sont toujours pas parvenus à garantir la sécurité de certains groupes, comme les femmes autochtones.

Après avoir évoqué cet exemple, elle a martelé que le «Canada n'a pas été constant dans ses prises de position», ce qui, à son avis, n'a pas manqué d'«entamer sa crédibilité».